La Martinique hors des sentiers battus

Mer, océan, forêt tropicale et volcan se mélange dans un cocktail somptueux bien que parfois explosif dans le Nord de la Martinique. Des Hôtels et des Îles vous propose de découvrir cette partie de l’île plus intime et plus sauvage, qui charmera les amateurs de nature, de randonnée et d’authenticité.

La carte de la Martinique invite au voyage. La partie sud de l’île reste sans aucun doute la plus connue pourtant la Martinique du Nord ne manque pas de relief. Au-dessus de la ligne imaginaire reliant Fort-de-France à Le Robert, l’île se fait montagneuse et se couvre d’une forêt tropicale dense. Avant d’y pénétrer, on peut s’acclimater en douceur au Jardin de Balata. Reprise en main par Jean-Philippe Thoze dans les années 1980, la propriété abrite plus de 3 000 espèces de plantes tropicales qui croissent tout autour de bâtiments à l’architecture créole typique.

A une encablure de Fort-de-France, ce jardin constitue la première étape logique sur la route de la Martinique au naturel. De là, on suit la route de la Trace. La voie s’engage entre collines, les mornes, et sous-bois. Les fougères arborescentes s’épanouissent sur les bords de route aux côtés des bambous, orchidées sauvages et lianes invasives. Après quelques kilomètres, mieux vaut s’arrêter pour éviter la chute mais aussi, et surtout, pour admirer une belle cascade. On raconte qu’un gendarme y serait tombé en voulant l’escalader. Ironiquement appelée Saut-Gendarme, cette cascade chute sur plus de dix mètres dans un cadre naturel luxuriant.

Proche de là, Fonds-Saint-Denis présente le visage d’un village martiniquais typique. La ruralité y a été préservée. Mais ce n’est pas le seul intérêt de ce petit bourg logé sur les flancs des Pitons du Carbet. En effet, il abrite l’Observatoire volcanologique du Morne des Cadets qui surveille l’activité de la montagne Pelée. D’ici, on dispose d’une vue imprenable, et à 360°, sur le point culminant de la Martinique et les pitons du Carbet. En reprenant le chemin de la route de la Trace, on rejoint bientôt Morne Rouge. Bien qu’elle soit la plus fraîche et la plus humide des communes martiniquaises, elle aussi a brûlé le 30 août 1902 lors de la fameuse éruption du volcan voisin.

Un peu plus tranquille aujourd’hui, la Montagne Pelée se laisse gravir depuis Morne-Rouge. Au sommet, à près de 1 400 mètres, la vue impressionne. Toute la Martinique s’offre au regard, dans un panorama dominé par le vert du Parc Naturel Régional de la Martinique et le bleu des océans qui l’entourent. La descente emmène le pas du promeneur vers L’Ajoupa Bouillon, une petite commune sur les contreforts du volcan. De nombreuses randonnées partent de là vers les chemins de Trianon et Morne Calebasse. On peut même suivre le Saut Babin, un sentier qui suit la rivière Capot, ou bien se rendre au pied d’une cascade dans les Gorges de la Falaise.

L’océan n’est plus très loin. Pour le rejoindre, il suffit de traverser les bananeraies de Basse-Pointe avant de bifurquer vers Macouba. De ce village perché sur des falaises, un chemin des plus pentus mène à une plage de galets baignée par l’Atlantique. En poursuivant son chemin au bord de mer, on croise bientôt Grand’Rivière, la plus petite commune du département. De là, si l’on veut rejoindre la côte ouest et la Mer des Caraïbes, une seule solution : la marche sur un sentier escarpé de 20 kilomètres jusqu’au Prêcheur. Mieux vaut avoir foi en ses jambes…

Sébastien Dieulle

**********************************************************************************************************************

- Guides :

- Martinique / Guide du Routard – Ed. Hachette

- Martinique / Géo Guide – Ed. Gallimard

- Martinique / Guide Petit Futé

- Martinique / Guide Vert Michelin

- Martinique . Guide Voir – Ed. Hachette

- Martinique en quelques jours / Guide Lonely Planet