Cérémonie Vaudou au Togo !

Visiter ce pays long et fin comme une allumette est un réel dépaysement. C’est aussi l’occasion de mettre le feu à tous vos sens en participant à quelques rites initiatiques, comme une cérémonie vaudou. Allez, tout de go, au Togo avec Nomade Aventure.

Première satisfaction, au Togo, petit pays à base étroite (50 km), mais haut de 660 kilomètres, on « évolue » sans cesse. Ainsi, de Lomé, l’avenante capitale, on « évolue » (on se dirige) vers le Nord. La végétation verdoyante agrémentée de palmiers et de buttes d’ignames laisse peu à peu la place à une savane arborée. Pause à Notsé, le temps de saluer le sanctuaire du peuple éwé et de déguster les ananas locaux.

Autre saveur affichée sur les murs de la buvette, le « Protector » – une marque de préservatif – « au goût banane ». Pas le temps de tester, il faut « évoluer ».

Au delà d’Anié, le ruban goudronné accuse quelques faiblesses et les nids de poule évoluent à leur manière en prenant des proportions éléphantesques. Ce « massage » très africain s’intensifie sur la piste qui mène au pays Tamberma.

Récompense méritée en arrivant à Koutammakou : chaque concession familiale, protégée par des fétiches, a des allures de château fort miniature aux murs d’argile et couvert d’un toit de chaume. Les maçons des lieux, dépourvus de fil à plomb et de niveau, sont de vrais artistes.

Leurs œuvres ont été reconnues et inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Sur le chemin du retour, détour par le pays kabyé, histoire d’admirer la savoir-faire ancestral des forgerons locaux qui façonnent le fer à l’aide de rochers.

Tout au sud, où l’on a radicalement « évolué », on perpétue volontiers d’autres traditions, plus culturelles. Dans la région du fleuve Mono frontalière du Bénin, « présentement », l’heure est au « zangbeto ».

Sous les cris et rires de la foule villageoise, d’imposants masques végétaux virevoltent dans une sarabande infernale rythmée par les tam-tams. « Ils sont habités par les esprits de la nuit », nous glisse notre voisin du cru.

Notre initiation aux « forces invisibles » se poursuit à Glidji, centre spirituel du peuple Guin. Là, le « prêtre de la forêt sacrée » tout de blanc vêtu et entouré d’officiantes semble absorbé par le dialogue avec les divinités. Patatras, la sonnerie de son portable vient rompre le charme ! Séance de rattrapage au marché aux fétiches.

On déambule entre pattes d’aigles, têtes de singes et cornes de cobes de buffon. Calixte, « diplômé en sciences occultes » et ses congénères guérisseurs vous proposent d’innombrables mixtures aux vertus protectrices.

Plus spectaculaire encore, la cérémonie vaudou de Zanguera, à la périphérie de Lomé. Là, quelques hommes au torse et visage couverts de peinture jaune ou blanche dansent au son endiablé des djembés.

Leur corps est bientôt agité de mouvements désordonnés. Ils entrent en transe, les yeux révulsés. Possédés par les dieux, ils en deviennent les messagers. Impressionnant. Ici, comme l’avait remarqué l’écrivain Alberto Moravia, « on danse avec la vie ».

Yves Hardy

Pour compléter votre initiation, rien de tel que d’assister au Festival annuel des divinités noires à Aneho. www.festivaldesdivinitesnoires.info