La nature sacrée du Sri Lanka

Entre culture du thé et du riz, le Sri Lanka surprend par la richesse de sa nature et le caractère sacré de sa culture. Nomade Aventure vous emmène visiter ce joyau sur toutes ses facettes.

Les pieds à peine posés sur l’ « Ile resplendissante », -comme se nomme le Sri Lanka en cingalais-, que déjà la chaleur tropicale envahit les sens. La polaire est vite remisée pour une tunique ample où l’air pourra enfin s’engouffrer et me donner un semblant de fraîcheur. Enfin presque ! Sans attendre, nous prenons la route vers la cité de Kandy, située au centre d’île. Mais avant d’atteindre ce joyau de culture, une halte s’impose à Nicombo, annonce notre guide.

Ce village de pêcheurs serait une étape incontournable ? Soit ! Et en effet, pour nos yeux de touristes, tout juste débarqués de la vieille Europe, le dépaysement est total. Sur des kilomètres de plages, tandis que les pêcheurs ramènent leurs filets chargés de poissons, d’autres s’emploient à dérouler sur le sable des mètres de toiles de jute pour sécher au soleil cette pêche miraculeuse.

Plus impressionnant encore : observer ces hommes et ces femmes découper, gratter, trier d’énormes raies et autres poissons fraîchement livrées. Au large les derniers bateaux regagnent peu à peu la rive tandis que nous nous éloignons déjà vers Kandy. Une première rencontre pleine de charme qui dessinera un sourire indélébile sur mes lèvres pendant tout le voyage.

Au fil des kilomètres, les paysages se transforment et prennent de la hauteur. Les vallons verdoyants sont couverts de cultures en terrasses où poussent les arbres à thé. Là, l’envie de sentir ce breuvage sur pied et prendre un bon bol d’air frais après la chaleur écrasante de Nicombo devient irrésistible.

Alors, une balade dans ces champs à perte de vue accrochés aux pentes des montagnes ne se fait pas attendre. L’occasion rêvée, aussi, de rencontrer ces femmes tamouls, sacs de toile suspendus dans le dos, cueillir avec doigté et précision les jeunes pouces qui donnent toute la saveur à nos infusions.

Une image pastorale qui renvoie le Sri Lanka à une partie de son histoire passée, celle où les Britanniques, qui débarqués en 1815, introduiront la culture du célèbre thé de Ceylan. C’est l’anglais James Taylor qui en 1867, réussira sa première récolte et développera dans ces régions montagneuses un des plus grands jardins de thé. Mais Kandy, c’est aussi un haut lieu de pèlerinage pour tous les Bouddhistes. Le Temple de la Dent de Bouddha conserve la relique d’une des canines du vénéré Dieu (voir encadré).

Ici, l’atmosphère est à l’heure du sacré ! Les fleurs, les parfums, les saris colorés, les visages habités… L’émotion est palpable. Tout comme à Dambulla, un temple rupestre creusé de cinq grottes abritant 153 statues de Bouddha ou la forteresse de Sigiriya décorées de fines peintures murales ou encore l’ermitage de Pillunangala dissimulant à son sommet un Bouddha couché de brique et d’argile de plusieurs mètres de long.

On ne peut que rester sans voix devant de tels chefs-d’œuvres. Tout autour la nature semble s’unir à ces lieux comme pour les protéger. Et peut-être nous inciter à regarder autrement les vestiges de ce joyau époustouflant de beauté !

La dent de Bouddha Les pèlerins viennent par millions à Kandy pour honorer Bouddha dans le temple de la Dent. Bâtie dans une vallée sertie de montagnes , la ville de Senkadagalapura, baptisée Kande (la montagne) par les Portugais en 1542 (avant de devenir par déformation Kandy), abrite un des plus hauts lieux sacrés du bouddhisme : le Dalada Maligawa, le temple qui au 16e siècle accueillit dans la dernière capitale du royaume singalais la relique de la Dent de Bouddha. La canine gauche, large et épaisse de 2,5 cm. Trois fois par jour, les cérémonies sont annoncées par des roulements de tambours. A la suite de quoi les portes en argent de la chambre sacrée, encadrées de défenses d’éléphants, s’ouvrent aux fidèles qui y déposent leurs offrandes.

Nassera Zaïd