Colonial Concept, le voyage par l’objet

Depuis bientôt dix-neuf ans, François Daneck accueille curieux et passionnés dans son Colonial Concept à Saint-Ouen-sur-Seine. Une maison comme il en existe tant d’autres abrite sa boutique des plus uniques. Certains viennent acheter, d’autres simplement découvrir. Le maître des lieux expose autant qu’il vend. Son propos se situe entre les deux.

L’aventure a commencé en 2001 avec des meubles et des objets dénichés à Cuba. François Daneck s’y rend régulièrement à la recherche de mobilier colonial. Cuba est alors “le seul endroit au monde où l’on peut en trouver”. Il ramène essentiellement du mobilier en acajou. Les rocking chairs, fauteuils et autres canapés prennent vite leur marque dans sa boutique audonienne. Mais François Daneck ne s’impose aucune frontière et se laisse séduire par les beaux objets, quels qu’ils soient. Il n’hésite pas à rapporter des pianos Steinway ou bien encore une “splendide céramique fabriquée à Séville à la fin du XIXème siècle et composée de six cents carreaux. Elle représente Christophe Colomb devant Isabelle la Catholique et Ferdinand d’Aragon à qui il présente les trésors ramenés du Nouveau Monde”.

La qualité des objets présentés n’est pas le seul atout initial de la boutique. Son concept même l’est tout autant. “J’étais, à cette époque, un des premiers à avoir mis en situation des meubles et des objets”. Et l’innovation ne s’arrête pas là puisqu’ici, “tout est à vendre, y compris les interrupteurs qui, eux aussi, ont été choisis soigneusement”. Le passionné, le connaisseur, le passant, la famille en baguenaude, tous se retrouvent dans cette maison de la découverte. Les clients se montrent aussi divers que la marchandise. “J’ai attiré dans mon antre beaucoup de gens atypiques – des têtes couronnées, une écrivaine américaine célèbre, des gens du show-business – et, comme je propose à la vente des objets insolites, les gens à la recherche d’objets uniques ne sont pas rares”.

Certaines pièces ne se retrouvent effectivement pas ailleurs. François Daneck en a vu passer beaucoup. On a pu admirer dans sa boutique une partie de la capsule Soyouz, des fossiles, des météorites. Mais l’une des “pièces les plus originales que j’ai pu vendre reste une exceptionnelle collection d’objets en plumes appartenant à des Indiens d’Amazonie et collectée pendant la Seconde Guerre Mondiale. D’ailleurs, une partie de cette collection a été vendue au Musée du Quai Branly”. Sa boutique est également réputée pour ses animaux naturalisés. “Ils ont fait ma réputation, ce sont des animaux que je récupère dans des zoos, des parcs animaliers et des cirques”.

Véritable invitation au voyage, la boutique de François Daneck reflète ses goûts, notamment en termes de destination. On retrouve chez lui des objets glanés dans tous les endroits qui le font vibrer. L’Afrique en fait partie par son “goût pour les cultures différentes, la nature et les animaux qu’on y trouve”. Cuba, aussi, “pour le côté défraîchis” et parce que l’île “regorge de trésors laissés par les riches familles en exil”. Pour voir comme pour avoir, on met le cap sur Colonial Concept et on se laisse guider dans un monde d’objets voyageurs.