Rijeka, une nouvelle capitale croate

Rijeka se remet à peine de son carnaval, le plus ancien et le plus fréquenté de Croatie, qu’elle a déjà les yeux rivés sur son riche programme de l’année en tant que Capitale européenne de la culture.

Rijeka, comme tous les ports, a toujours fait couler beaucoup d’encre. Blottie au fond de la baie de Kvaner, face à Saint-Marin, cette terre de mer écrit les premières lignes de son histoire dès l’Âge de Pierre. Les celtes se laissent hameçonner par ces beaux rivages avant de plier les gaules et de laisser la place aux voisins romains. Les Francs se dépensent sans compter pour conquérir la ville… et la détruire. Et l’Histoire continue avec un épisode croate, une domination des Habsbourg, une prise en main italienne, une baisse de rideau (de fer) du temps de la Yougoslavie puis de nouveau, la vie à la Croate.

Tout ce charivari a donné son surnom à la ville, connue comme le « port de la diversité ». La cité s’enorgueillit de son ouverture d’esprit. Celle-ci se traduit pleinement lors de son célèbre carnaval. Ancestral, il témoigne des traditions croates sans oublier d’accueillir des groupes venus du monde entier. Il a secoué la ville par ses parades et ses défilés au tout début du mois de février. On y a croisé les zvoncari, des hommes recouverts de peaux de mouton, tintinnabulant leurs cloches pour chasser le mauvais œil, aux côtés de la reine du carnaval, gardienne des clés de la ville.

Cette année, le carnaval a pris un sens tout particulier puisqu’il lançait les festivités préparées pour 2020 par Rijeka en tant que Capitale européenne de la culture. Ce titre vient récompenser “la dimension européenne du programme culturel et la participation des citoyens aux manifestations” dans ce port de plaisance. Il est synonyme d’une programmation exceptionnelle tout au long de l’année qui viendra s’ajouter aux déjà nombreux arguments de la ville pour attirer les voyageurs.

La ville mérite à elle seule en effet la visite. Moins connue que Zagreb, Split ou Dubrovnik, elle n’en déploie pas moins de charmes pour autant. Les premiers pas dans la ville doivent se faire sur les trottoirs de la rue Korzo, fleurie de nombreux cafés, restaurants et boutiques. Cette artère reste le lieu de toutes les rencontres. Locaux et touristes se rejoignent sous les belles façades, aux bords des fontaines ou à l’ombre de la Tour de la Ville.

Entourée de palais du bas classicisme, cette tour abrite, dans sa partie supérieure, une impressionnante horloge depuis le XVIIème siècle. Depuis peu, elle a même récupéré l’aigle bicéphale qui la couronnait du temps de l’Empire Austro-Hongrois. Après cet aperçu du centre-ville, il faut évidemment prendre le chemin de la mer. En arrivant sur la côte, avant la jetée en bois où l’on croise les pêcheurs locaux, le marché principal capte l’attention des promeneurs. Trois bâtiments d’exception accueillent les marchands qui installent leurs étals au milieu des ornements architecturaux. Certains crustacés, poulpes, poissons et mollusques restent de pierre, sculptés directement sur la façade. Les autres se vendent à la criée comme au détail.

Pour s’approcher encore davantage du rivage, on peut arpenter la digue du port à pied. Bientôt, on pourra aborder le fameux Galeb, le yacht de Tito, l’ancien dirigeant yougoslave, en pleine restauration. A terme, la ville prévoit d’en faire l’une de ses premières attractions culturelles. Pour ne pas quitter les rives de l’Adriatique, il suffit ensuite de se diriger vers l’une des nombreuses plages de Rijeka. “La mer est claire et bleue, le soleil brille, et les plages sont nombreuses, diverses, grandes et bruyantes, petites et isolées, de gravier, de béton, de pierre, cachées…”. A quelques minutes du centre-ville ou plus loin sur la côte, chaque public trouvera son lieu idéal. Avant de laisser la ville derrière soi et de partir à la découverte des beautés alentours, on prend un peu de hauteur pour rejoindre le château de Trsat, posé sur une éminence de 138 mètres d’altitude. L’ancienne forteresse a depuis longtemps ouvert ses portes aux visiteurs. Devenue galerie, elle accueille des expositions artistiques. L’été, des concerts et des spectacles de théâtre se déroulent à l’abri de ses vieilles pierres.

Cette année, évidemment, les manifestations dans le château, comme partout ailleurs en ville, seront plus nombreuses qu’à l’ordinaire. Plus de six cents événements sont prévus dans la cité mais aussi dans les localités voisines. Concerts classiques avec de grandes stars de l’opéra notamment, expositions “de renommée mondiale” et venues d’artistes contemporains, théâtre, festival, le programme se veut des plus complets. Rijeka partage toutes ses affiches avec une vingtaine de communautés locales. Autant de raisons supplémentaires pour ne pas se contenter d’une simple halte à Rijeka et de profiter du voyage pour longer la côte adriatique à la découverte d’Opatija par exemple. Cette station thermale, très en vogue au XIXème siècle, reste totalement tournée vers la mer et les îles voisines de Krk et Cres. On s’y promène à la recherche de beaux édifices datant de l’ère austro-hongroise ou simplement de la quiétude de son port.

Même chose à Volosko, petit village devenu ville, où la mer conserve toute sa place dans les meilleures tables des lieux. Devant le petit port de pêche ou au cœur des rues étroites, on se laisse guider par des cartes locales toutes plus appétissantes les unes que les autres. Les plus courageux iront digérer sur le bord de mer, soit en s’étalant sur une des plages locales, soit en empruntant un sentier séculaire de bord de mer, la promenade côtière Franz Joseph I ou Lungomare. Aménagée dès la fin du XIXème siècle, elle relie Volosko à Lovran en passant par Opatija. On s’y balade, nez au vent, le regard vagabondant dans des paysages marins incroyables, dont de nombreuses criques pittoresques.

La promenade n’est pas que contemplative puisque le parcours est parsemé de lieux mémorables qui racontent tous à leur manière le passé de cette région croate. Les plus bucoliques se contenteront d’admirer la végétation côtière tandis que les nostalgiques rêveront de Belle Epoque en croisant villas et arbres centenaires. Une vraie balade pour gens heureux…

Antoine Norman

******************************************************************************************************************************

- Informations générales :

- Rijeka

- Office de Tourisme de Rijeka

- Calendrier des évènements

- Office de Tourisme d’Opatija

- Y aller :

- Croatia airlines

- Où dormir :

- A Rijeka

- Hôtel Bonavia Plava Laguna

- A Opatija

- hôtel Navis

- Grand hôtel Amadria Park

- Amadria Park Milenij

- Où manger :

- A Rijeka :

- Restaurant Molo Longo

- Restaurant Gardens

- A Opatija :

- Restaurant Yacht Club

- Découvrir :

- Musée d’Art Moderne et Contemporain de Rijeka

******************************************************************************************************************************

- Guides :

- Croatie / guide Simplissime – Ed. Hachette

- Croatie / Géoguide – Ed. Gallimard

- Croatie / guide Petit Futé

- Croatie / guide du Routard – Ed. Hachette

- Croatie / Encyclopédie du voyage – Ed. Gallimard

- Croatie : guide Vert Michelin

- Croatie / guide Lonely Planet

- Croatie / Géoguide Coup de cœur – Ed. Gallimard

- Croatie / guide Voir – Ed. Hachette

******************************************************************************************************************************

- Conception – reportage photo – pratique : Jean – Paul Calvet

******************************************************************************************************************************