A l’assaut des cités maritimes du Finistère

Les nombreux ports du Finistère fleurent bon l’air du large et racontent leurs belles histoires. Escale printanière dans trois cités maritimes emblématiques : Roscoff, Douarnenez et Concarneau.

« Qu’elle est belle ma Bretagne quand elle pleut », chantait Jean-Michel Caradec dans les années 1980. C’est vrai, mais qu’elle est belle la Bretagne quand il fait beau ! Découvrir cette admirable terre aux premiers rayons du printemps est un vrai délice. La douce lumière qui baigne les paysages, les plages désertes vous procurent un sentiment de quiétude, de douce volupté.

Cap sur le Finistère et ses cités maritimes. Comme le dit le slogan, tout commence en Finistère. Plus précisément à Roscoff, petite ville charmante posée sur une presqu’île de la Baie de Morlaix. Promenez-vous et enivrez-vous d’air iodé depuis le Port jusqu’aux ruelles de la vieille ville avec ses maisons de granit. Arrêtez-vous à  maison des johnnies. Ne vous méprenez-pas, il ne s’agit pas d’un musée consacré à notre chanteur national, mais bien aux marchands d’oignons qui partent chaque année en août, depuis le 19e siècle, de l’autre côté de la Manche, vendre leurs oignons au goût incomparable.

Vous ne quitterez pas Roscoff sans avoir visité l’Ile de Batz, petit paradis fleuri et ensoleillé – si, si ! – à quelques minutes de la terre, ni goûté aux joies de l’hydrothérapie. Car c’est ici qu’a été ouvert en 1899 par un certain Louis-Eugène Bagot, le tout premier centre de thalassothérapie au monde. Plus de cent ans plus tard, la cité maritime joue la carte de l’hydrosensoriel. Le terme est un peu barbare, mais l’effet procuré nettement moins : votre corps en apesanteur sur un matelas d’eau est massé par des ondes sonores transmises par l’eau…

Adieu Roscoff, bonjour Douarnenez ! A peine arrivé dans la ville aux trois ports – le port de pêche, le Port-Rhu et le vieux port du Rosmeur -, vous plongez dans le riche passé maritime de la cité. Résonnent alors les mots de Yann Queffélec : «ma Bretagne est le pays des travailleurs de la mer : pêcheurs à pied, pêcheurs à flot, patrons pêcheurs, pêcheurs hauturiers, gabariers, goémoniers, batteurs de grèves, humbles titans amphibies qui font corps avec le bateau pour aller loin ou qui s’en tiennent aux entrelacs périlleux du trait côtier… ». Certes les pêcheurs se font de plus en plus rares et les conserveries ont fermé les unes après les autres. Mais l’atmosphère demeure. Offrez-vous une balade en bateau en baie de Douarnenez, la plus belle d’Europe, et délectez-vous de ces paysages hantés par la légende d’Ys, cité engloutie par les flots. L’île Tristan vaut également détour. Accompagnés d’un guide, vous marcherez sur les pas du célèbre brigand De La Fontenelle, des nombreux artistes qui ont fréquenté l’île au début du XXème siècle et, paraît-il, de Tristan et Yseult qui y seraient enterrés !

Terminons notre petit périple finistérien par Concarneau. Depuis la corniche, on aperçoit les plages de sable fin, les petites criques, mais aussi les ports de plaisance et bien sûr de pêche : Concarneau est le premier port d’Europe pour la pêche au thon. Aujourd’hui, la vieille ville fortifiée du 14e siècle est reliée à la terre par un pont. Vous serez séduits à coup sûr par les jolies maisons à pans de bois et à pignons joyeusement fleuries qui bordent des étroites ruelles.  A l’extérieur, ne manquez pas le marché animé couvert dont les murs datent de 1855, ainsi que l’église contemporaine et sa remarquable mosaïque de Bazaine.

S’il vous reste un peu de temps, arrêtez-vous au formidable Musée de la Pêche, puis, surtout au Marinarium qui propose une étonnante exposition sur le requin pèlerin qui a fait l’objet d’une pêcherie à Concarneau pendant quelques décennies.

Stéphane Méréo

 

Une adresse pour manger du poisson

Avec pas moins de huit restaurants étoilés, le Finistère est le département gourmand de la Bretagne. Si on devait n’en choisit qu’un seul – certes on n’est pas obligés de se restreindre ! – ce serait sans nul doute l’Ar Men Du, à la pointe de Raguenez, à Nevez. Pourquoi ? Parce qu’en dégustant un Cabillaud et son tartare d’huitre préparé par le chef Patrick Le Guen, vous allez avoir la curieuse impression que c’est la première fois que vous mangez du poisson ! La cuisson, la texture, l’assaisonnement : incroyable. Vous pouvez tester les yeux fermés la Lotte de petit Bateau, le mi cuit de Langoustines ou encore la Barbue rôtie. Une expérience inoubliable due à l’immense talent du chef, mais aussi aux produits ultra frais qui proviennent tous de petits producteurs locaux. Et puis, un détail qui ne gâche rien : la salle du restaurant et la terrasse sont face à la mer, tournés vers l’horizon et son chapelet d’îles…

Restaurant Ar Men Du (chaîne Relais du Silence) – 47, rue des Iles-Raguenez-Plage – 29920 NEVEZ – Tel : 02 98 06 84 22

 

Une adresse pour déguster des huîtres

Laurent Publier a de qui tenir. Dans les années 50, son grand-père crée ces parcs ostréicoles avec l’ambition de se lancer dans l’huître plate aussi appelée Belon. Depuis, le petit-fils a repris le flambeau, en y apportant son talent et sa petite touche personnelle. Le jeune ostréiculteur propose désormais de déguster depuis sa terrasse avec vue imprenable sur l’Aven, crabes, langoustines et bien-sûr ses huîtres de la maison, affinées comme il se doit. Un régal !

Laurent Publier – 16 rue Vieux Fours, 29920 NEVEZ – Tel : 02 98 06 62 60

 

GUIDE :

Finistère / éd. Petit Futé