Dans les Parcs Nationaux de l’Ouest américain

Des forêts épaisses aux canyons arides, Comptoir des Voyages vous emmène dans les parcs nationaux américains, paradis pour les amoureux d’air pur et de paysages grandioses.

Du Nevada à l’Arizona en traversant l’Utah, nous partons pour les états du grand sud-ouest, l’Amérique d’avant les Etats-Unis, celle des Indiens et des trappeurs, celle qui offre au regard ébahi la plus vaste palette de paysages.

« Avant de perdre sa chemise », quittons Las Vegas (ville qui offre d’ailleurs beaucoup d’autres distractions que les casinos) pour une réelle oasis : Zion National Park. Dans ce symbole éloquent de la nature, la rivière Virgin coule entre les prairies et les parois de roches rouges aux immenses cheminées de grès. En promenade aisée ou en sentier de randonnée plus ardu, on découvre le canyon avec ses falaises. Emerald Pool Trail se faufile à travers une forêt d’érables, de chênes et d’arbres Cottonwood, le long des nombreuses cascades vers les pittoresques Emerald Pools.

Changement de décor pour une apothéose : Bryce Canyon. Le panorama est totalement hallucinant. C’est une gigantesque arène composée de centaines de pitons multicolores, résultats de l’érosion par l’eau, enserrant, trois cents mètres plus bas, une forêt de pins plusieurs fois millénaires. C’est là où, arrivé fin 1860, vécut pendant plus de dix ans Ebezener Bryce, paysan mormon qui construisit une route avec sa femme pour remonter du bois de charpente avant de laisser la place à sa fille ! Et ce qui vous attend en bas de Navajo Loop Trail est tout simplement inimaginable. Cette piste de 2,2 km, taillée dans le grès et enchâssée dans les falaises qui surplombent la descente de 160 m de dénivelé, vous amène au fond de l’étroit Wall Street Canyon. C’est tout à la fin que l’on devine une anfractuosité où l’on aperçoit vaguement de la verdure.

Et là, passé ce qui semblait un trou d’aiguille, on est stupéfié par le pin géant qui a défié la nature en poussant dans la roche et l’on débouche sur la vaste forêt qui a fait sa place au milieu des pitons. Quel torticolis en regardant d’où l’on vient ! On traverse Queen’s Garden Trail et l’on remonte pour le coucher du soleil admirer les changements de couleur des pitons depuis Sunset Point.

Quelle vision… Quel apaisement…

La randonnée pédestre dans Arches National Park permet d’admirer une collection unique d’étranges et fascinantes formations rocheuses. Les impossibles rocs en équilibre sur des pitons comme Balanced Rock alternent avec les deux mille arches délicates de grès rouges sculptées durant des millénaires par les éléments. Delicate Arch (appelée avant « Culotte de Vieille Fille ») est l’emblème de l’Utah. Promenade de 5 km aller-retour avec 150 mètres de dénivelé, elle nous surprend au détour du sentier qui serpente à flanc de falaise.

Canyonlands National Park est lui le royaume des 4×4, même si quelques sportifs s’y promènent à pied ou l’explorent en VTT. Il n’y a pas de routes, seulement quelques rares pistes. C’est à même les couches de grès et formations rocheuses que les véhicules tout terrain sont les plus aptes à vous emmener découvrir le point de vue sur les fleuves Green et Colorado.

Poursuivons notre « road trip » par la visite de l’incontournable parc de Monument Valley, territoire Navajo sacré où les Indiens vivent depuis toujours. La vue sur les trois buttes est le célébrissime décor de nombreux westerns et on s’attend immanquablement à voir débouler la diligence poursuivie par les Apaches et à entendre le clairon de la cavalerie sonner la charge.

Nous sommes ici dans le studio naturel de John Ford. Il est le premier réalisateur à être venu y tourner. Ce sera le mythique « Stagecoach » en 1938 puis parmi de nombreux succès, sa fameuse trilogie dédiée à la cavalerie ( « Fort Apache », « She wore a yellow ribbon » et « Rio Grande »). L’endroit nommé « John Ford’s Point » depuis la réalisation de « The searchers » rappelle les lieux précis des tournages et l’ombre de John Wayne y est aussi omniprésente.

Que d’eau, que d’eau : nous voici maintenant à Lake Powell, un des plus grands lacs artificiels du monde (170 m de profondeur). Formé par la construction du barrage de Glen Canyon et fameux pour ses trajets en bateaux (croisières depuis Whaweap Marina), le lac peut être remonté sur 200 km et offre 3500 km de littoral, soit plus que la côte Ouest des Etats-Unis !

Et avant de gagner Phoenix, une visite s’impose naturellement : celle du mythique Grand Canyon. Ce labyrinthe géant, immense gorge creusée par le fleuve Colorado, est un spectacle époustouflant et une attraction majeure de la nature.

Eden des géologues, des sportifs, des randonneurs, des photographes, des amateurs de nature sauvage et intacte depuis toujours, les parcs nationaux américains restent des destinations parmi les plus dépaysantes et les plus aventurières au monde.

 

Philippe Forestier