Impression d’anniversaires à Auvers

A Auvers-sur-Oise, on aime les anniversaires ! Cette année, l’agenda en déborde. Au château, au musée Daubigny, partout dans le village, on célèbre Van Gogh, on se souvient de la Première Guerre Mondiale, on fête les Impressionnistes… Joyeux anniversaires !
Si vous ne pouvez plus voir Paris en peinture et que les Impressionnistes vous impressionnent, prenez la direction d’Auvers-sur-Oise. Si l’on en croit Vincent Van Gogh, résident d’un autre temps, “Auvers est gravement beau, c’est de la pleine campagne caractéristique et pittoresque”. Et à deux pas de la capitale en plus, que demande le peintre… ?
L’artiste y séjourne soixante-dix jours. Accompagné de son médecin, toujours prêt à accourir à son chevalet, Van Gogh réalise pas loin de quatre-vingt toiles. Il faut dire que pour lui le tableau est idyllique. Il trouve là le calme, la verdure et des amis peintres toujours prêts à se taper une palette, le temps d’un boeuf, dans l’un des douze cabarets du village. Vincent s’y sent bien et peint encore mieux. Le Champ de blé aux corbeaux et le Portrait du Dr Gachet, notamment, sont nés ici. Trop peu de temps malheureusement avant que l’artiste n’y meure, dans la chambre n°5 de l’Auberge Ravoux.
Auvers-sur-Oise célèbre depuis le début de l’année le 125ème anniversaire de sa mort à travers une série d’événements et d’expositions. Et certaines sont pour le moins étonnantes. Au château d’Auvers, on a ainsi laissé Nowart, adepte du Street Art, donner libre cours à sa fascination pour Vincent Van Gogh. L’artiste expose une quarantaine d’oeuvres réalisées, en grande partie, pour le château d’Auvers. Il y dialogue avec le maître disparu et quelques grands maîtres de l’Impressionnisme. Une aventure artistique étonnante dans un village qui en a connu bien d’autres…
Ca commence en 1860 quand Charles-François Daubigny amarre son bateau-atelier sur les rives d’Auvers-sur-Oise. Le village n’est encore connu de personne. L’Impressionnisme n’existe pas encore. Mais les toiles du paysagiste vont en favoriser l’émergence. Beaucoup d’autres talents vont suivre. Honoré Daumier, Camille Corot, Camille Pissarro, Paul Cézanne, le livre d’or d’Auvers-sur-Oise ne manque pas de signatures prestigieuses.
Le parcours scénographique du château d’Auvers, “unique centre d’interprétation d’art dédié au Paris des Impressionnistes”, revient sur cette grande histoire entre le village et les peintres. En douze salles thématiques, ce parcours reconstitue l’ambiance de l’époque des Impressionnistes. Depuis vingt ans, le lieu redonne vie à la France artistique du XIXème siècle. Pour marquer cet anniversaire, le parcours sera d’ailleurs en accès libre le 20 septembre prochain. Le château en profitera pour célébrer un autre anniversaire, plus marquant encore peut-être, celui de la première exposition Impressionniste qui donna véritablement naissance à ce mouvement artistique en 1874.
Ce même jour s’ouvrira une autre exposition au Musée Daubigny. Aux couleurs des Impressionnistes succédera la noirceur de la Première Guerre Mondiale. Cent ans après le début du conflit, le musée rend hommage aux hommes et aux bêtes qui furent plongés dans cette tourmente à travers le regard d’artistes qui en furent les témoins éclairés. Gustave Geffroy disait, impressionné, que “les artistes sont des soldats, ils sont à la guerre, devant la guerre, dans la guerre et ils n’ont que le souci de fixer ce qu’ils viennent de voir”.