Innsbruck, l’impératrice des Alpes

 

Capitale du Tyrol, Innsbruck sait mettre son héritage en valeur. La vieille ville regorge de trésors, tous sublimés par un décor de carte postale. Les montagnes qui dominent la ville impériale, toutes en majesté, donnent à la cité un charme unique.

Innsbruck n’a pas besoin de se mettre en scène. Le décor qui entoure la capitale du Tyrol subjugue le visiteur dès son arrivée. Nichée dans une vallée accueillante, la ville s’épanouit entre le massif Karwendel et les Alpes de Tux. Les sommets découpent le ciel tout autour d’elle tandis que les neiges éternelles de certains reflètent le soleil généreux du Tyrol. Innsbruck, “le pont sur l’Inn” littéralement, ne se contente pas de cette belle parure. Ville impériale, la capitale des Alpes abrite un centre-ville historique qui doit beaucoup à Maximilien Ier, empereur du Saint-Empire, qui en fit sa résidence préférée au tout début du XVIème siècle. Il y fera également installer la chambre des finances, c’est dire son importance, ainsi que le gouvernement d’Autriche occidentale. Il faut bien comprendre qu’à l’époque, Innsbruck représente un emplacement stratégique idéal pour étendre l’empire vers l’Europe occidentale.

Plusieurs trésors de cet âge d’or ont été conservés. Le palais impérial figure sans aucun doute au premier rang de cet héritage précieux. On peut y découvrir la chambre de l’archiduchesse Marie-Thérèse, l’appartement de l’impératrice Sissi ainsi que ceux de l’Empereur. On peut y admirer de belles tentures de soie, des tables d’apparat couvertes de la vaisselle la plus fine, de grands miroirs au cadre peint en trompe-l’œil comme de superbes poêles en faïence émaillée que les domestiques alimentaient alors par l’arrière, depuis des couloirs invisibles. C’est encore à Maximilien Ier que l’on doit l’une des attractions phares de la ville, le petit toit d’or. En 1494, la ville accueille le mariage de l’Empereur avec Blanche Marie Sforza et décide, pour l’occasion de parer la façade d’une maison du centre d’une loge d’honneur, surmontée d’une loggia recouverte d’un toit aux plaques de cuivre doré étincelantes.

Si la famille impériale conserve une place de choix à Innsbruck, le petit peuple n’en est pas oublié pour autant. Le musée ethnographique Tiroler Volkskunstmuseum, installé dans un ancien couvent du XIIème siècle, rend hommage à l’art populaire comme religieux. Il abrite ainsi une collection de crèches de Noël, des pièces à vivre reconstituées, des cloches de vaches, des maquettes de fermes tyroliennes comme des armoires et des lits peints. Juste à côté, on retourne chez les Habsbourgs avec la Hofkirche, une église renfermant le cénotaphe dédié à Maximilien Ier. Mis en œuvre par l’empereur lui-même, ce mausolée devait être déménagé ailleurs mais le projet s’est avéré irréalisable. Toutefois, le tombeau reste vide Maximilien étant enterré au château de Wiener Neustadt. Cela ne retire rien au gigantisme de ce cénotaphe qui comprend de grandes statues en bronze représentant les ancêtres, véritables comme désirés, de l’Empereur.

Fière de son passé, Innsbruck sait le faire vivre avec dynamisme. La rue Marie-Thérèse où les maisons à l’architecture gothique, baroque ou de la Renaissance rivalisent de beauté illustre bien le mariage heureux du passé et du présent. On peut y admirer le doux ordonnancement des façades, se laisser griser par l’ambiance nostalgique tout en profitant des petites boutiques installées dans cette rue piétonne, entourant terrasses de café et restaurants.

Pour voir plus loin et plus haut, il faut se rendre jusqu’à la Hungerburgbahn. La station de départ de ce funiculaire vaut à elle seule le détour. Ses formes alanguies évoquent glaciers et congères. A l’intérieur, des cabines entièrement vitrées attendent le visiteur pour lui faire grimper une côte à 46% jusqu’au quartier de l’Hungerburg. De là, on emprunte une télécabine panoramique afin de rallier la Seegrube à 1 905 mètres d’altitude. La vallée de l’Inn, les Alpes du Stubai et du Zillertal, la vallée de Wipptal et la frontière italienne se laissent alors embrasser du regard. Pour se remettre de ses émotions, on s’installe sur la terrasse de l’Alpenlounge Seegube où l’on déguste la vue comme les mets tyroliens typiques.

Repus mais pas encore rassasiés d’émotions, le visiteur peut encore monter un peu plus haut grâce au téléphérique qui mène au sommet du Hafelekarbahn à 2 256 mètres ! Si la grande majorité des visiteurs se contenteront de redescendre dans le confort des cabines ou dans celui de leurs chaussures de randonnée, certains seront peut-être tentés de le faire à ski. Ça tombe bien, Innsbruck, ville olympique à de nombreuses reprises, dispose d’un tremplin de saut, celui de Bergisel. Pour l’emprunter, il suffit de gravir quelques marches, à peine plus de deux cent cinquante, avant de se jeter sur une piste de 98 mètres dont la pente atteint 37 degrés. Bon voyage !

Antoine Norman

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- Informations générales :

- Innsbruck info

- Austria info

- Y aller :

- Austrian Airlines

- Où dormir :

- Hôtel Stage 12

- Où manger :

- Adlers

- Le 1809

- Zum Wilden Mann

- A voir :

- La fonderie de cloches Grassmayr

- Le tremplin olympique Bergisel

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- Guides :

- Tyrol / carnet Petit Futé

- Autriche / guide du Routard – Ed. Hachette

- Autriche / guide Vert Michelin

- Autriche / guide Lonely Planet

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Conception reportage – pratique – photos Jean-Paul Calvet

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