Le Japon sur mesure

Quand les feuilles mortes se ramassent à la pelle, il ne faut pas résister à celui du Japon. “Un Autre Monde”, agence spécialisée dans les voyages à la carte, organise un périple automnal sur l’île d’Honshû du 26 novembre au 8 décembre 2020 pour ceux qui veulent découvrir la culture du Japon en étant au plus proche de sa population.

Si les tons nippons de l’automne étonnent, le contraste entre modernité débridée et tradition sans dépréciation déracine totalement le gaijin de passage. Autant dire que la destination s’intègre parfaitement à la vision du voyage de l’agence “Un Autre Monde”, spécialiste du sur-mesure. Le circuit proposé sinue dans tout Honshû, “de Tokyo à Osaka en passant par Kyoto et divers autres lieux autour de ses villes”, afin de voir, selon l’agence, “toutes les facettes de ce pays”. Tout commence donc mi-novembre au cœur de Tokyo. Il ne faut pas moins de trois jours pour profiter de cette vaste mégalopole où l’urbanisme effréné laisse régulièrement la place à une nature préservée. On appréciera la visite de certains parcs magnifiés par les couleurs de l’automne, celle encore des temples séculaires nichés un peu partout dans la cité, puis, à la nuit tombée, on hésitera entre les clichés lumineux d’une ville modèle formidablement éclairée et celle d’une capitale ancestrale prospérant encore à l’ombre du Mont Fuji.

On quitte ensuite Tokyo en direction d’Hakone, une ville au sud-ouest de Tokyo, nichée à flanc de montagne. La destination est bien connue des touristes comme des Japonais. On vient y profiter des fameuses sources chaudes naturelles, les onsen, où l’on se met facilement dans le bain des spa japonais. On ne manquera pas de visiter les environs et notamment le lac Ashi, un superbe lac de cratère, d’où, par temps clair, on aperçoit le Mont Fuji. Ce “lieu sacré et source d’inspiration artistique” inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ne saurait se contenter d’être observé de loin. Il faut absolument se rendre au pied de ce majestueux stratovolcan pour en apprécier toute la grandeur. A Kawaguchi-ko, on peut aussi décider de se mettre à sa hauteur en empruntant un téléphérique. A l’heure du coucher de soleil, on aura pris soin de redescendre pour poser son objectif sur les rives du lac Kawaguchi. Il faut ensuite traverser intégralement Honshû en direction de la mer du Japon pour découvrir la région de Gokayama. Les gastronomes pourront s’y régaler de Bœuf de Hida, moins onéreux que celui de Kobé tout en en partageant l’excellence. Aux plaisirs de la bouche s’ajoute celui des yeux dans cette région de paysages montagneux où les maisons, notamment à Gokayama, adoptent  une architecture très particulière. On y découvre des bâtisses en bois, aux toits de chaume inclinés, distinguées par l’Unesco.

Tout en poursuivant le périple le long des côtes, un arrêt s’impose du côté du “château dans le ciel”. Surnommé ainsi en hommage au film d’animation d’Hayao Miyazaki, le château d’Ono se réveille régulièrement à l’automne les pieds dans les nuages. Construit sur une colline isolée, la brume matinale l’entoure et seuls dépassent la toiture et le sommet de l’édifice. Cette merveille d’architecture prépare le voyageur au choc que peut être l’arrivée à Kyoto. En effet, l’ancienne capitale impériale s’avère prise d’assaut par les touristes. Trop de monde pour “Un autre monde”  qui “évite volontairement la ville de Kyoto qui est remplie de touristes non-stop”. On s’installe donc à proximité immédiate, afin de pouvoir découvrir la cité tout en évitant les zones trop densément visitées. L’occasion est belle de s’échapper dans les environs et notamment sur les rives du lac Biwa, le plus grand des lacs d’eau douce du pays et le troisième plus vieux lac au monde. Une autre cité séculaire se dresse sur le chemin du voyageur à l’est du lac Biwa. Nara, éphémère capitale au VIIIème siècle, regorge de monuments historiques, inscrits au patrimoine mondial de l’Humanité, et de temples. En se baladant au milieu de ces trésors architecturaux, témoins d’un riche passé, il n’est pas rare de croiser la route d’un cerf sika. Ils sont plus d’un millier à se promener en liberté dans toute la ville, n’hésitant jamais à quémander un peu de nourriture aux passants errants.

Cette présence étrange trouve son origine dans une légende. Une divinité, Takemikazuchi, serait apparu sur le mont Mikasa, chevauchant un cerf sika blanc ailé, afin de protéger Heijo-kyo, le nom de Nara lorsque celle-ci, fraîchement construite, était la capitale impériale du Japon. Les cerfs furent dès lors considérés comme animaux divins. Aujourd’hui, ils ont perdu ce statut mais gagné celui de trésor naturel. Un autre de ces trésors se situe sur la plage de Futamigaura. Il s’agit d’un sanctuaire shintoïste bien connu des photographes tant sa vue vaut le cliché. L’image se veut saisissante. On distingue à quelques encablures du bord de mer deux rochers sacrés, surnommés les rochers mariés, qui symbolisent l’union entre la femme et l’homme en représentant les divinités Izanami et Izanagi. Ces deux rochers, dont le plus grand est surmonté d’un petit Torii, une porte de temple shinto, sont reliés entre eux par un shimenawa, une corde sacrée en paille de riz torsadée.

Après cette sacrée rencontre, il est temps de se diriger vers une des merveilles modernes du Japon qui attend sur les quais de la gare de Shin-Osaka. Le Shinkansen, équivalent nippon de notre TGV, devra néanmoins patienter un peu, le temps pour les voyageurs de profiter des nombreux spots photos d’Osaka, la troisième plus grande municipalité du Japon. C’est donc à plus de 300 km/h que l’on rejoint Tokyo pour les derniers jours de ce circuit au cœur d’Honshû. Il faudra alors choisir entre arpenter les rues de la capitale japonaise à la recherche de la photo unique ou s’éloigner de l’aire urbaine pour découvrir encore d’autres trésors dont l’île d’Enoshima. Sur ses plages, on peut y observer le mont Fuji ou pratiquer le surf. L’île se veut aussi un lieu romantique. La légende de sa création le justifie. La déesse Benten l’aurait hissée des fonds marins afin de déloger un dragon dévoreur d’enfants et de lui promettre le mariage. Aujourd’hui, on peut encore profiter de l’aura divin en faisant sonner la cloche Ryuren no Kane qui donne le la aux idylles éternelles.

Sébastien Dieulle

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- Les couleurs du Japon avec Un autre monde

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- Guides :

- Japon / Bibliothèque du Voyageur – Ed. Gallimard

- Japon / guide Voir – Ed. Hachette

- Japon / guide Lonely Planet

- Japon / guide Petit Futé

- Japon / guide Bleu – Ed. Hachette

- Japon / guide Vert Michelin

- Japon, petit guide des usages et coutumes / guides Bleus – Ed. Hachette

- Tokyo – Kyoto / guide du Routard – Ed. Hachette

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- Conception reportage pratique : Jean – Paul Calvet / photos DR

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