Au cœur du Portugal

Voyage au Centre du Portugal depuis la savante Coimbra, terre de naissance des premiers rois portugais et de la plus ancienne université du pays, jusqu’à Aveiro et Costa Nova sur la côte atlantique.

Ce voyage commence sur les bancs de l’école. Plus exactement, sur ceux de l’Université de Coimbra, la plus ancienne des facultés portugaises. Son histoire remonte au XIIIème siècle lorsque le roi Denis Ier du Portugal, aux premières heures de la nation portugaise, crée l’université. Il l’installe d’abord à Lisbonne avant de la transférer à Coimbra en 1308. Depuis les générations d’élèves se succèdent dans un cadre exceptionnel. Plus de vingt mille étudiants la fréquentent aujourd’hui.

Le visiteur peut faire l’impasse sur les cours dispensés mais pas sur le bâtiment et les alentours, dont la Rua da Sofia, inscrits sur la liste du Patrimoine mondial par l’Unesco. Il faut notamment prendre un peu de hauteur et découvrir, depuis la terrasse ou la tour de l’Université, une vue panoramique de la cité.

On ne manquera pas non plus de passer par la bibliothèque Joanina, construite au début du XVIIIème siècle, dans laquelle étudiants et chercheurs peuvent consulter plus de 300 00 volumes pour certains vieux de quatre siècles. Répartis sur trois étages, ces livres s’intègrent parfaitement à un décor somptueux. Les plafonds, peints en trompe l’œil, agrandissent encore artificiellement ce bâtiment à la gloire du savoir.

Terre de naissance des premiers rois portugais, Coimbra en a gardé une grande majesté. La vieille ville, située sur la colline de l’Alcaçova, se découvre ruelle après ruelle. Au détour d’une des jolies places qui aèrent la cité ou au sortir d’un des fameux escaliers locaux, comme celui dit du “brise-dos”, on tombe souvent sur un édifice religieux. Certaines visites s’imposent comme pour le monastère de Santa Cruz qui abrite le tombeau du premier roi du Portugal ou bien encore l’ancienne cathédrale Sé Velha.

A une heure de là, en prenant la direction de la côte Atlantique, on tombe sur une autre perle du Portugal. Destination prisée par les touristes, Aveiro aurait pourtant pu ne jamais en attirer un seul. En 1575, une tempête d’une étonnante vigueur frappe ce port maritime en plein développement. La violence est telle que la lagune se ferme et que le port s’envase. La cité perd d’un coup tout ce qui faisait alors sa richesse. Pêche, exploitation des salines, commerce, plus rien n’existe. Il faut attendre le début du XIXème siècle pour qu’enfin la passe entre la ria et la mer se rouvre et offre un second souffle à Aveiro.

Parée de superbes monuments, la ville se découvre à pied mais aussi à bord d’un des moliceiros qui naviguent sur ses canaux. Ces bateaux traditionnels qui servaient auparavant à la récolte des algues, décorés de couleurs vives et d’images populaires, emmènent les promeneurs pour des excursions à la vénitienne.

Privés d’accès à la mer, les pêcheurs d’Aveiro se sont rabattus sur une autre localité, posée au bord de l’Atlantique. Costa Nova les accueillit ainsi en grand nombre et s’est couvert au fil des ans de granges, entrepôts et abris de marins. Ces bâtiments, construits avec des matériaux locaux sur pilotis le long de la plage, apportent de superbes touches de couleur face au bleu de la mer. Transformés pour la plupart en habitations, ils font depuis la réputation de cette charmante cité balnéaire.

Antoine Norman