Croisière dans la lagune de Venise

Bien sûr il y a le vaporetto, le Riva version taxi et la légendaire gondole mais sur aucune des 3 embarcations vous tiendrez la barre. Frustré ? Optez pour une Pénichette Locaboat et devenez le temps d’une croisière pacha de la lagune vénitienne.

Chioggia, île et cité de pêcheurs au sud de la lagune est le port d’attache de notre bateau. Ici transpire une atmosphère toute méridionale et hormis à l’heure de la sacro-sainte sieste, l’animation y règne au détour des canaux, des rues, des terrasses et surtout à la Pescheria, son fameux marché aux poissons. Le quartier du port, riche en petites gargotes et restaurants gastronomiques proposent de déguster anguilles, crabes et autres seiches, spécialités locales que ramènent chaque jour les bragozzi, ces bateaux traditionnels à fond plat et voile triangulaire.

Après une nuit bien tranquille à bord, juste bercée par le départ matinal de quelques pêcheurs, il est temps de mettre le cap au nord vers Pellestrina et ses villages de pêcheurs et de se familiariser avec notre Pénichette. La journée s’annonce belle et donc propice à gérer les 50 CV depuis le poste extérieur de pilotage. Le guide de navigation fourni permet d’emprunter sans soucis les chenaux qui parsèment la lagune longue de 50 kilomètres. Ici et là des groupes de pieux, les bricole, ponctuent le site et varient en couleur suivant un code de signalisation très précis. Rongés sous l’eau par les algues et les mollusques ils constituent dans l’air un refuge salvateur pour les mouettes rieuses, goélands argentés et de nombreux oiseaux de mer qui y font escale.

Une fois doublée la passe de Malamocco, nous voici sur l’île du Lido, fameuse pour ses plages prises d’assaut à la belle saison par la jet-set. Avant de descendre se restaurer en terrasse, la corne de brume retentit : c’est le moment incontournable de prendre sur le pont arrière l’apéro local, le fameux spritz accompagné de quelques cicheti, équivalents des tapas andalous. Le littoral est ici chargé d’histoire puisque c’est l’endroit même où le poète Byron galopait sur le sable à l’ombre des pins tandis qu’un peu plus tard Thomas Mann y écrivait son célèbre La mort à Venise.

Plus loin et avant de faire route vers Venise, l’île – musée de San Lazzaro mérite largement une halte. Fief de la communauté arménienne, on y découvre sous les commentaires de moines polyglottes, une surprenante collection de peintures, une bibliothèque abritant plus de 50 000 volumes et … la momie d’un prince égyptien.

Arrivé dans le canal de la Giudecca, le campanile de la place Saint-Marc est maintenant en ligne de mire avec à ses pieds une ruche humaine qui « selfie » à qui mieux-mieux ! La Sérénissime riche de son succès est beaucoup plus agréable le soir venu quand les hordes touristiques ont fait retraite. Arpenter ses ruelles, traverser ses nombreux petits canaux et se perdre au milieu des beautés multiples de cette citée est un pur bonheur sans cesse renouvelé. Tranquillement amarrée dans la darse Elena, la Pénichette se transforme alors en hôtel flottant nous laissant totalement maîtres de nos excursions.

Mais le nord de la lagune nous attend avec son cortège d’îles romantiques : Murano et ses maîtres-verriers, San francesco del Deserto, l’île chère à St François d’Assise, Burano et ses dentellières, Torcello la byzantine et tant d’autres vestiges d’une civilisation sortie voilà des siècles de l’eau et du sable.

Jean-Paul Calvet

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Guides :

- Venise – Guides Bleus / Ed. Hachette

- Venise – Encyclopédies du Voyage / Ed. Gallimard

- Venise – Guide du Routard / Ed. Hachette

- Venise – Guide du Petit Futé

- Venise – Guide Lonely Planet

- Venise et la Vénétie – Guide Voir / Ed. Hachette

- Venise, insolite et secrète / Ed. Jonglez

- Venise – Guide Vert Michelin

- Venise Cartoville / ED. Gallimard