Ethiopie, la fine fleur du Sud

Le temps n’est sans doute pas aux voyages mais quand le monde aura repris sa marche normale, certains pourraient vouloir en retrouver les origines en retournant dans le “berceau de l’humanité”. Bynativ les emmènera alors au sud de l’Ethiopie à la rencontre des richesses naturelles et humaines de ce vaste territoire.

Un proverbe éthiopien dit qu’aucun témoignage ne vaut celui de ses propres yeux. Bynativ le fait sien en proposant à ceux qui sont “depuis toujours fascinés par la puissance de l’Ethiopie, par sa mosaïque de paysages différents et par sa culture riche et unique” de venir découvrir par eux-mêmes ce pays extraordinaire. Cette “communauté des agences de voyages locale à travers le monde” a concocté un périple de neuf jours dans le sud éthiopien. L’objectif est à la fois de se rendre sur “les plus beaux sites du pays” mais aussi de rencontrer un peuple “d’une diversité ethnique incomparable”. L’aventure commence à Addis-Abeba, la capitale la plus élevée d’Afrique, qui repose sur un plateau à plus de 2 000 mètres. Fondée au XIXème siècle par l’empereur Ménélik II, la ville trouverait son origine dans une prophétie du grand-père de l’empereur. On l’aurait ainsi entendu proclamer que “ce pays est couvert de broussailles et de végétation, mais un jour viendra où mon petit-fils construira ici une maison et y fondera une ville”.

Le choix du nom même de la ville est digne d’un conte. On raconte que l’empereur et sa femme Taitu, se promenant sur ces terres, auraient découvert une fleur inconnue jusque-là. Le couple impérial décide alors de nommer sa capitale “nouvelle fleur”, Addis Abeba en l’amharique. Depuis, la fleur s’est épanouie. Il suffit de grimper au sommet de la colline Entoto pour s’en rendre compte. Du haut de ses 3 200 mètres, ce sommet offre une vue imprenable sur la capitale. Les sportifs locaux se sont sans doute lassés du panorama mais ils continuent de venir s’y entraîner, avec le succès qu’on leur connaît. De retour en ville où l’animation ne manque pas, il ne faut évidemment pas manquer le Musée National dans lequel on retrouve tout l’héritage historique, culturel et archéologique du pays. Les œuvres d’art côtoient les fossiles d’hominidés dont la célèbre Lucy, le squelette d’Australopithèque, qui fut, pendant longtemps, considérée comme notre aïeule universelle. Par ailleurs, afin de préparer au mieux les multiples rencontres à venir, on ne fera pas l’impasse sur le Musée d’ethnologie qui offre un tour d’horizon des diverses populations éthiopiennes. Le sud du pays, tout particulièrement, abrite “une fascinante mosaïque ethnique, explique Bynativ. Chaque groupe qui peuple ces reliefs possède ses propres caractéristiques qu’il a jalousement conservées au fil des années. Malgré des dialectes, un mode de vie et des traditions qui varient quelque peu, tous ont en commun la volonté et la fierté de défendre leur identité forte”.

Le chemin vers ce sud mythique passe par le lac Langano où s’ébattent par milliers des flamants roses. Deux autres lacs offrent un refuge à ces gracieux volatiles dans le parc national Abijata-Shalla tout proche. Le peuple des Alaba a également élu domicile ici. Construites entre les eaux paisibles du lac Shalla et la savane semi-désertique, leurs chaumières arrondies et colorées subliment les paysages alentours. Plus loin encore au sud, sur les terres d’Arba Minch, ce sont les Dorze qui accueillent les visiteurs. Leurs habitations, faites de torchis et de chaume, étonnent par leurs toits coniques ou pyramidaux. Leur art de la polyphonie vocale et du tissage les distinguent encore davantage. En se rapprochant encore un peu plus des frontières avec le Soudan et le Kenya, le voyageur pénètre dans le Parc national de Mago où les trésors sont autant naturels qu’humains. On y croise ainsi la tribu Banna ou bien encore le peuple Ari qui exploite un territoire fertile aux multiples cultures. Tandis que les hommes s’adonnent aux travaux agricoles, les femmes créent de formidables peintures pour colorer leur environnement. Une autre ethnie parcourt les terres du parc Mango et les rives de la rivière homonyme. Les Mursi continuent de vivre en semi-nomade dans ces paysages aux conditions climatiques parfois difficiles. On les reconnaît aisément à leurs ornements labiaux et auriculaires qui leur servent de “carte d’identité pour les femmes” et de preuve de bravoure pour les hommes.

Le peuple Hamer suit lui aussi la voie du semi-nomadisme dans la vallée de l’Omo. Toujours accompagnés de leurs troupeaux de bovins, ils parcourent les plaines fertiles de cette vallée mythique. Avant de revenir à Arba Minch, la ville aux quarante sources située entre les lacs Chamo et Abaya, le détour par Konso est obligatoire. A la fois ville et ethnie, Konso abrite un paysage culturel classé par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Les Konsos ont sculpté ici de vastes terrasses en pierre et des fortifications afin de combattre l’érosion des sols des hauts plateaux arides au relief accidenté. Depuis plus de 400 ans, ils entretiennent ces paysages artificiels d’une beauté stupéfiante. Cette dernière découverte marque la fin du périple. Les paysages défilent tandis que les voyageurs se rapprochent d’Addis Abeba et du départ. Sur le chemin, une ultime halte permet de faire durer encore un peu la magie éthiopienne. A Tiyala, on peut ainsi admirer de superbes alignements de stèles dressées là entre les Xème et XVème siècles. Étudiées depuis longtemps, ces dernières n’ont pourtant pas encore livré tous leurs secrets. La tête pleine de ces mystères, les yeux éblouis de paysages magiques et embués de rencontres uniques, les voyageurs garderont longtemps avec eux la chaleur de cette Ethiopie mythique.

Antoine Norman

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- Les peuples de la vallée de l’Omo avec Bynativ

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- Guides :

- Ethiopie / guide Petit Futé

- Ethiopie et Djibouti / guide Lonely Planet

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- Conception reportage – pratique : Jean – Paul Calvet – photos : Emma Potier – Iris Lucidarme – Juan Carlos Munoz – Hecke 71

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