Le Havre fête ses 500 ans !

Si vous cherchez un havre de paix où passer l’été, venez donc en Normandie où Le Havre fête ses 500 ans. Cinq siècles d’histoire aussi mouvementés que le programme de “L’été au Havre” où l’art fête la ville.

François Ier ne porte pas encore la barbe qu’Harfleur et Honfleur se fanent déjà. Les grands ports normands s’ensablent en pleine Renaissance. Un comble pour une région où les plages bénéficient d’un sable en devenir appelé galet… En 1517, le roi à la salamandre ordonne donc la création d’un port fortifié du côté du “Havre de Grâce”. Du port à la ville, il n’y a souvent qu’un petit quai à franchir. La cité naît de l’esprit de l’architecte italien Girolamo Bellarmato.

Militaire et commerçante, la ville du Havre grandit avec le monde sans cesse redécouvert de ces temps-là. Dès le XVIIIème siècle, tout part et arrive au Havre. L’argent coule sur les quais. En peu de temps, le Havre multiplie sa superficie par cinq, engloutissant villages et faubourgs environnants. Au XIXème siècle, on ne se contente plus de travailler sur le front de mer, on vient y prendre son bain. Le Havre devient alors station balnéaire. Les trains filent depuis Paris pour amener des flots de passagers. Certains se contentent d’y faire étape pour embarquer à bord d’un des célèbres paquebots transatlantiques qui relient la Normandie à la Big Apple.

Cette belle histoire aurait pu s’arrêter net les 5 et 6 septembre 1944. Les Alliés décident alors de déloger avec fureur les derniers adeptes du Führer. Les bombardements sont d’une exceptionnelle ampleur. Le centre-ville est totalement anéanti. On compte les morts par milliers. 20 000 habitations sont détruites et près de 80 000 Havrais se retrouvent à la rue.

Mais dans les années qui suivent la fin du conflit, on confie à Auguste Perret la reconstruction du Havre. La ville devient alors un laboratoire pour architectes et urbanistes. On commence par construire 10 000 logements dans le centre-ville. On trace de grandes artères sur les côtés desquelles des immeubles standards, mais de standing, s’élèvent tout de béton vêtus. Après l’indispensable, Perret passe au nécessaire avec notamment l’église Saint-Joseph aux allures de gratte-ciel américain néo-gothique et l’Hôtel de Ville. Au fil des décennies, la ville s’étoffe. De nouveaux architectes prennent le relais pour faire grandir encore un peu plus Le Havre. Oscar Niemeyer en fait partie. On lui doit l’un des édifices les plus emblématiques de la ville, le théâtre, aujourd’hui bibliothèque et Scène Nationale, en forme de volcan.

Et si la ville a souffert d’un oubli prononcé pendant quelques années, voire du dédain de certains pour cette “ville nouvelle” en béton, elle a depuis remis les pendules à l’heure. Le centre reconstruit du Havre figure ainsi depuis 2005 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Une récompense plus que méritée pour les Havrais qui défendent, comme le Premier ministre, ancien maire de la ville, Edouard Philippe, “une identité heureuse, qui ne se complait pas dans les regrets du passé, une identité faite de courage, une identité lucide sur les gloires et les ombres du passé, sur les forces comme sur les fragilités du présent, mais une identité optimiste porteuse de projets et d’avenir. Nous sommes une ville ouverte, généreuse, créative, conquérante. Et tout cela, nous allons le dire à la France, à l’Europe et au Monde”.

Afin de célébrer comme il se doit ses 500 ans, Le Havre ouvre en effet plus que jamais ses portes lors de la belle saison pour “Un été au Havre”. Depuis le 27 mai, et jusqu’au 5 novembre, la ville joue au musée vivant et en plein air. “Plasticiens, graphistes, chorégraphes, metteurs en scène et romanciers viennent sur les traces de Niemeyer et de Monet réinterpréter cette cité étonnante pour la révéler à l’Europe et peut-être à elle-même”, explique Jean Blaise, directeur artistique du festival. Il suffit de se promener en ville pour tomber sur une œuvre, plantée dans l’eau, accrochée au toit d’un immeuble ou cachée au cœur même d’un édifice. Toutes ces installations contemporaines, pérennes ou éphémères, offrent “un nouveau regard sur la ville et son port”.

Résolument tournée vers la mer, la ville ne pouvait fêter ses 500 ans sans se mouiller un peu. Un paquebot, navire amiral de MSC Croisières, est venu des chantiers de Saint-Nazaire se faire baptiser au début du mois. A la fin de l’été, ce sera au tour des grands voiliers de la Tall Ships Race de jeter l’ancre dans le port du Havre. Les festivités déborderont même jusqu’en automne durant lequel la 13ème édition de la Transat Jacques Vabre prendra ses quartiers au cœur de la ville océane. Avec tout ça, Le Havre mérite bien qu’on y fasse escale cet été !

Sébastien Dieulle

 

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 Pratique :

- Plus d’informations :

www.seine-maritime-tourisme.com

www.lehavretourisme.com

- Plouf en piscine : Les Bains des Docks 

- Dormir :

- Hôtel – Spa Vent d’Ouest

- Manger :

- Les Grands Bassins

- Le grignot

- Jean-Luc Tartarin

- Visiter :

- Musée d’Art Moderne

-Guides :

- Le Havre – Guide du Routard / Ed. Hachette

- Le Havre et ses environs – Collection Un Grand Week-end / Ed. Hachette

- Le Havre – Cartoville / Ed. Gallimard