L’hiver sur les rives du lac Baïkal

Si la bise vous fait de l’œil, que le froid vous rend tout chose et que vous n’aimez rien de mieux que de briser la glace, on vous recommande chaudement de suivre Explorator jusqu’aux rives du lac Baïkal en pleine Sibérie.

Le nom seul du lac Baïkal fait voyager. Perdu dans les steppes sibériennes, ce lac, le 6ème du monde en superficie, s’étend sur plus de six cents kilomètres. Surnommé aujourd’hui la Perle de Sibérie, il était sacré pour les différents peuples turcs et mongols qui s’installèrent sur ses rives. Ses eaux aussi fraîches que transparentes constituent la plus grande réserve d’eau douce liquide mondiale. Le Baïkal a de quoi attirer le visiteur mais avant cela, on se pose, en avion et quelques temps, à Irkoutsk. On s’y prépare pour l’hiver. Pour l’instant, les températures ne descendent pas en-dessous de -20°C la nuit…

Installée aujourd’hui à mi-parcours du Transsibérien, la ville s’est développée dès le XVIIème siècle avec le commerce des fourrures, de l’or et de la zibeline. Elle fut également le lieu d’exil de nombreux opposants politiques au XIXème siècle ce qui lui donnera une identité particulière. On peut ainsi se plonger dans cette histoire en se rendant au musée des Décembristes. Ces derniers, des nobles russes progressistes, échouèrent dans leur tentative de coup d’état en décembre 1825. Condamnés à l’exil à Irkoutsk, ils menèrent une vie emplie de nostalgie. Peu d’entre eux en revinrent. Le centre historique nous plonge lui aussi dans le passé de la Sainte Russie. L’Église Saint Sauveur, la Cathédrale de l’Epiphanie ou bien encore le monastère de la Vierge de l’Incarnation font foi de la piété locale. On laisse là le cultuel pour le culturel en prenant la direction du lac Baïkal. En chemin, on s’arrête à Taltsi, un vaste musée en plein air qui expose de nombreuses constructions en bois typique de la Sibérie du XIXème siècle. On touche les rives du lac en arrivant dans la petite ville de Listvianka, traversée par la rivière Angara. On en fait le tour à chiens de traîneau avant d’opter pour une propulsion plus musclée encore.

Les motoneiges filent sur la glace épaisse du lac en direction de la “boucle d’or du Transsibérien”, une partie de la célèbre ligne condamnée dans les années 1950 par la construction d’une station hydroélectrique. Après cette longue balade d’une soixantaine de kilomètres, tout le monde se pose le temps d’un thé, accompagné de crêpes aux œufs de saumons et aux fruits rouges. Et ceux qui en auront vraiment sué dans la journée pourront en remettre une couche en essayant le banya, le sauna russe traditionnel. L’aventure préparée par le voyagiste Explorator se poursuit sur les glaces du Baïkal dans un aéroglisseur aux véloces hélices. On glisse ainsi jusqu’à la Baie de Sable, Pestchanaya. Ce lieu se distingue de tout autre en Sibérie Orientale par sa douceur. Sa température moyenne annuelle est la seule à grimper au-dessus de zéro. Et pour ajouter encore du bizarre à cet endroit étrange, on y observe des arbres aux échasses. Le vent chassant le sable qui les couvre, les racines de ces pins s’élèvent à deux ou trois mètres au-dessus du sol.

Avant de rallier l’île d’Olkhon, le Rocher Sagan-Zaba dévoile ses trésors aux visiteurs attentifs. Considéré comme un lieu sacré, ce rocher abrite des gravures rupestres témoignant de cultures anciennes. A Khoujir, le village principal de l’île, un autre rocher, le Bourkhan, attire bouddhistes et chamanistes qui voient là la “Demeure du Dieu du Lac”. Les pêcheurs pourront sans doute aller lui présenter leurs hommages avant de partir tester la pêche blanche. Il faut d’abord embarquer dans un 4×4 russe en direction du cap Khoboy au décor de Far East. Entourés de vagues gelées et de grottes de glaces, les pêcheurs percent la glace et tentent ensuite d’attraper une des cinquante-deux espèces qui bullent dans le lac. Après cet instant de calme où les âmes sont sur le fil du bonheur, il faut reprendre place dans les tout-terrains pour le trajet du retour.

Le voyage n’en est pas encore à sa fin. Un arrêt est prévu à Oust-Orda et dans son musée du peuple bouriate, le plus important groupe ethnique minoritaire de Sibérie. Les derniers kilomètres ramènent tout le monde à Irkoutsk pour une dernière après-midi d’immersion dans la vie sibérienne. Le marché central se prête parfaitement à l’exercice. On y déguste le fameux omoul, un poisson endémique du Baïkal, accompagné de sa vodka glacée, ou du chocolat à base de pignons de pins servi avec… sa vodka glacée. Ses agapes achevées, l’avion décolle vers l’Ouest. Les russophiles les plus convaincus feront encore une étape avant de retrouver le sol français. Explorator propose à ceux qui le souhaitent de prolonger l’aventure par un séjour à Moscou. L’occasion est belle de pérégriner dans la capitale russe où il y a tant à voir. La Place Rouge et le Kremlin partagent l’affiche avec le théâtre Bolchoï, le couvent Novodiévitchi, le musée des beaux-arts Pouchkine mais aussi la galerie Tretiakov qui rassemble la plus importante collection d’art russe et d’icônes au monde. Moscou, surtout l’hiver, n’a pas besoin de faux cils pour se rendre belle et rendre le touriste marteau…

Sébastien Dieulle

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- Y aller :

- Baïkal, la magie de l’hiver  avec Explorator

- Guides :

- Russie / guide Petit Futé

- Transsibérien – Russie, Mongolie, Chine / guide Lonely Planet

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- Conception reportage – pratique : Jean – Paul Calvet – photos Natev

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