Liège, l’étoile de Noël

Capitale européenne de Noël 2018, Liège accueille le plus ancien et le plus grand village de Noël de Belgique. Illuminée pour l’occasion, la Cité Ardente en profite pour dévoiler ses plus beaux trésors, de ses perles architecturales jusqu’à ses fleurons gastronomiques.

“Qui que nous soyons, méfions-nous des noms. Ils peuvent se tromper. Je me nomme Félix et ne suis pas heureux. Les mots sont des menteurs. N’acceptons pas aveuglément les indications qu’ils nous donnent. Ce serait une erreur d’écrire à Liège pour avoir des bouchons et à Pau pour avoir des gants”. Dans Les Misérables, Victor Hugo nous le dit sans fard. On ne vient pas à Liège, sur les bords de Meuse, pour ses bouchons – on y préférera Lyon – mais les raisons ne manquent pas pour autant de sauter dans le premier Thalys venu pour rallier la Cité Ardente en à peine plus de 2 heures. Et maintenant que l’on entre dans l’Avent, la ville dévoile sans apprêt ses plus beaux habits de Noël. La cité s’enorgueillit d’accueillir chaque hiver le plus grand et le plus ancien village de Noël de Belgique. Auréolée du titre de Capitale européenne de Noël 2018, personne ne reste de bois devant Liège en décembre. Tout au long du mois, deux cents chalets vont accueillir jusqu’à deux millions de visiteurs et recréer “au cœur de la ville l’esprit plein de magie et de féérie des fêtes de Noël”.

Auto-proclamée “Cité de Noël”, Liège n’a pas hésité à multiplier les illuminations comme les animations cette année. On pourra ainsi s’évader à la montagne grâce à l’Espace Châtellan. Invitée d’honneur, la station de Châtel prend ses quartiers au centre de la Dalle Saint Lambert où flottera le fumet des spécialités savoyardes. Après s’être envoyé un peket, un alcool de grain aromatisé aux baies de genévrier, à la santé des Châtellans, les amateurs de glisse zigzagueront jusqu’à la piste de luge installée face au Palais des Princes Evêques. Ils se retrouveront ensuite place de la Cathédrale pour tracer de belles arabesques sur la glace de la patinoire de Noël.

Et ceux qui auraient trop peur de se lancer auront quand même les boules pour se consoler. Un des chalets du Village de Noël se consacre effectivement aux “Boules de Noël” en verre, soufflées à la bouche, étamées et peintes à la main. Traditionnel en Pologne, cet artisanat ne produit pas réellement des boules mais d’autres formes géométriques et même, en hommage aux lieux, des “personnages issus du folklore et de la tradition de Wallonie, tous réalisés dans le plus grand souci du détail et de la finesse, expliquent les organisateurs du Village de Noël. Rien n’est laissé au hasard, tout est recherche de beauté”. Le public pourra en juger par lui-même notamment les week-ends au cours desquels des artisans venus de Pologne réaliseront de nouveaux modèles des boules en direct.

Au milieu de ces différents espaces et de ces centaines de chalets, la grande roue permet de prendre un peu de hauteur. Elles envoient les visiteurs à trente mètres de haut. De là, ils embrassent tout le Village de Noël du regard ainsi que ses alentours et notamment les monuments illuminés le bordant. Quelques tours de roue plus tard, on n’a qu’une envie : partir à la découverte de la ville. Il est vrai qu’on ne reste pas de bois devant les charmes de la ville. Elle séduit dès la descente du Thalys dans l’impressionnante gare de Liège – Guillemins, un chef-d’œuvre d’architecture signé Santiago Calatrava Valls. Inaugurée en 2009 à l’emplacement de l’ancien couvent des Guillemites, la gare, la plus grande du pays, propose une esthétique fine et élégante qui en fait un des emblèmes de la ville qui n’en manque pas. Liège aime pousser le bouchon toujours un peu plus loin. Elle ne se contente pas de disposer du plus grand et plus ancien Village de Noël ou de la plus grande gare ferroviaire de Belgique. Sa Montagne de Bueren la place sur la première marche du podium des plus grands escaliers de Belgique. Celui-ci, qui relie le quartier Féronstrée et Hors-Château au Péri et à la Citadelle, creuse ses 374 marches sur les Coteaux.

Liège n’hésite pas à tutoyer les cieux. La Tour Paradis, dans le quartier des Guillemins, frise les 136 mètres et s’octroie ainsi le titre de plus haut immeuble de Wallonie. Plus terre à terre, le marché de la Batte n’en vise pas moins les sommets. Du haut de ses 458 ans, le plus vieux marché de Belgique rivalisent avec les plus grands d’Europe. Il se tient tous les dimanches le long de la rive gauche de la Meuse où il étale des kilomètres d’étals. L’ambiance y est unique : marchands, clients, camelots, promeneurs et bonimenteurs se retrouvent là, au milieu des articles les plus divers et d’artistes de rue aux talents tout aussi divers.

Du talent, il y en a bien plus encore dans les nombreux musées de la ville. Pour se jeter à l’eau, on commence avec les anciens bains et thermes de la Sauvenière devenus Cité Miroir. Réhabilité, cet ancien bâtiment d’hygiène publique est devenu un espace d’exposition et de spectacle. En ce moment, il s’y tient une exposition passionnante sur Darwin. Le père de la théorie de l’évolution y est présenté plus intimement que jamais. “Au-delà du portrait de naturaliste, biologiste scientifique reconnu, se profile un humaniste, un anti-esclavagiste et un pionnier de l’éthologie animale et humaine, pour qui l’empathie et la collaboration étaient également le résultat de l’évolution”, assure le musée.

Un autre lieu culturel attend le visiteur sur l’autre rive de la Meuse. Pour traverser le fleuve, il suffit d’emprunter la Belle Liégeoise. Cette fine passerelle aux formes effilées mène du quartier des Guillemins au parc de la Boverie. C’est au cœur de ce bel espace vert que se niche La Boverie, ex Palais des beaux-arts, une construction datant de l’Exposition universelle de 1905. L’exposition phare du moment s’intéresse à la sculpture hyperréaliste. Apparu dans les années 1970 aux Etats-Unis, ce courant voulait alors se détourner de l’abstraction en “cherchant à atteindre une représentation minutieuse de la nature au point que les spectateurs se demandent parfois s’ils ont affaire au corps vivant”. Les œuvres sont saisissantes, parfois même dérangeantes mais toujours très communicatives.

Métropole culturelle, Liège ne néglige aucun art et surtout pas celui de la gastronomie. On peut ainsi, pour se mettre en bouche, s’offrir un détour du côté de la Brasserie C, échoppe artisanale installé dans l’ancien couvent des Ursulines, où l’on s’en jette une sans se faire prier. Changement de décor ensuite avec Le Thème, un restaurant qui n’hésite pas changer le sien très régulièrement. Situé dans une impasse tranquille du centre-ville, Le Thème s’est transformé cette fois-ci en un “laboratoire oublié des rêveurs de lune” pour mettre des étoiles dans les yeux de ses clients.

Et pour finir en beauté cette escapade à Liège par un dernier plaisir sucré, on ne manquera pas de s’enquérir d’Une Gaufrette Saperlipopette ! La Boulangerie et la Petite Boutique proposent diverses viennoiseries et douceurs en tout genre dont la fameuse gaufre de Liège artisanale des plus alléchantes. Petite, arrondie sur les bords, la gaufre locale, parfum vanille ou cannelle allie le moelleux de la pâte au croquant du sucre qui la nappe. Pour résumer, c’est un délice. Alors ne creusez pas plus loin la question et ruez-vous rue des mineurs !

Antoine Norman

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- Informations générales et réservations :

- Liège Tourisme 

- Y aller :

- Thalys propose jusqu’à 6 liaisons quotidiennes entre Paris – Gare du Nord et  Liège – Guillemins en seulement 2h10mn à partir de 29 € l’aller simple avec le choix entre 3 catégories : Standart, Comfort ou Premium.

- Où dormir :

- hôtel Neuvice

- hôtel Amosa

- Pentahotel

- hôtel Hors Château

- Où manger :

- Le Thème

- As Ouhès

- Telle mère, telle fille

- Folies gourmandes

- Lequet – Stockis

Madame Boverie

- Une Gaufrette Saperlipopette (des gaufres mais pas que)

- La Brasserie C (dégustation de bières)

- A voir :

- La Boverie (parc de la Boverie)

Exposition « Hyperrealism Sculpture – Ceci n’est pas un corps » – jusqu’au 3 mai 2020.

La Boverie accueille l’exposition événement retraçant l’histoire de ce courant d’art contemporain, la sculpture hyperréaliste. Avec une sélection d’une cinquantaine de sculptures hyperréalistes d’artistes internationaux de premier plan (George Segal, Ron Mueck, Maurizio Cattelan, Berlinde De Bruyckere, Duane Hanson, John De Andrea…), l’exposition Ceci n’est pas un corps. 50 années de sculpture hyperréaliste  rend compte de l’évolution de la figure humaine dans la sculpture de ce courant des années 1970 à nos jours.

- La Cité Miroir

- Exposition : « Darwin, l’original » jusqu’au 2 février 2020. 

La Cité Miroir à Liège accueille une exposition consacrée à Charles Darwin, le père de la théorie de l’évolution. Au-delà du portrait de naturaliste, biologiste scientifique reconnu, se profile un humaniste, un anti-esclavagiste et un pionnier de l’éthologie animale et humaine, pour qui l’empathie et la collaboration étaient également le résultat de l’évolution.

- Musée de la Vie wallonne

- Le Grand Curtius

- La Batte ( sur les bords de la Meuse, le plus grand et le plus ancien marché dominical de Belgique)

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- Guides :

- Liège / guide Petit Futé

- Belgique / guide du Routard – Ed. Hachette

- Belgique / Géoguide – Ed. Gallimard

- Belgique / guide Vert Michelin

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- Conception reportage – pratique – photos Jean – Paul Calvet

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