L’Yonne en mode croisière !

Locaboat Holidays mène sa barque avec adresse de ports en ports en offrant la possibilité au premier marin d’eau douce venu de prendre la barre d’un navire sans permis pour une croisière fluviale. Cette semaine, on largue les amarres à Joigny pour naviguer jusqu’à Auxerre.

Il est beau mon bateau, il est fier mon navire ! La Pénichette « Clamecy » se laisse aborder sans difficulté. Ses quatorze mètres n’effraient pas le marinier débutant. Les quelques instructions distillées avant le départ par Locaboat suffisent à s’engager sans frémir sur les eaux calmes de l’Yonne. Après avoir visité leurs quartiers dans l’intérieur cosy de l’embarcation, les huit passagers rejoignent le pont, prêts à franchir toutes les étapes et les écluses de cette belle expédition fluviale.

La barre passe de main en main tandis que l’on traverse Joigny à l’allure de sénateur qui sied à notre embarcation. Ce léger train laisse le temps au paysage de déployer tous ses charmes. Depuis la rivière, on devine les ruelles et les venelles qui serpentent au cœur du centre médiéval. Avant le départ, on aura pris soin de les arpenter à la recherche des belles maisons à pans de bois séculaires tout comme des restaurants dont la cité est gourmande. Les gourmets ne résisteront sûrement pas à la tentation de s’amarrer au ponton de la Côte Saint-Jacques, restaurant doublement étoilé et dirigé par Jean-Michel Lorain.

La navigation se poursuit ensuite jusqu’à Migennes où on retournera à terre pour rejoindre Cheny. Les vélos embarqués plus tôt emmènent les croisiéristes vers ce petit bourg débordant de charmes. En chemin, on croise les eaux de la rivière Armançon que l’on franchit sur le tablier d’un vieux pont du XVIème siècle.De retour sur l’eau, la Pénichette fend les flots jusqu’à Bassou. C’est dans cette petite bourgade que le père Vallée inventa un des plats les plus français qui soient : les escargots de Bourgogne beurrés et parfumés à l’ail et au persil. Deux cent ans plus tard, son entreprise a bien changé. Associée à une société du Finistère, elle propose des plats bretons. Toutefois, la boutique de Bassou regorge toujours de délicieux escargots. La tentation est grande d’en ramener quelques douzaines pour les réchauffer dans la cuisine du bateau.

A quelques encablures de là, après un détour à Appoigny et sa collégiale du XIIIème siècle, on fait escale à Seignelay. Cet ancien fief de Colbert a conservé l’empreinte du grand homme sur quelques-uns de ces monuments. On peut également encore se promener dans les allées du parc du château malheureusement disparu. Bientôt, les faubourgs d’Auxerre apparaissent. Le port de la ville ne manque pas d’animation. Les deux quais accueillent chacun de nombreux bateaux de plaisance. Le centre-ville s’étend sur la rive gauche de l’Yonne. Il convient d’abord de se rendre place Saint-Nicolas pour saluer la statue du patron des mariniers qui s‘y dresse. On peut ensuite musarder du côté de la Tour de l’Horloge où bat le cœur de la ville ou sous les lumières des vitraux du XIIIème siècle de la cathédrale Saint-Etienne, monument phare du chef-lieu.

On quitte la capitale bourguignonne en faisant des ronds dans l’eau. Demi – tour toute pour revenir mouiller du côté de Joigny. Une fois débarqués et pour éviter le mal de terre, mieux vaut se refaire un moral en testant la carte du Paris – Nice. Cette adresse autrefois incontournable sur la route des vacances, a assurément de quoi maintenir à flots.

Antoine Norman