Couleurs et senteurs mayas

sur les marches de l’église de Chichicastenango

À l’ouest de la capitale, le somptueux lac Atitlan incite à de plaisantes rêveries.

Le plan d’eau est posé à 1550 mètres d‘altitude dans un écrin de volcans qui filtrent la lumière. Sur le rivage, seul Panajachel semble échapper à la douce léthargie ambiante. Le bourg est surnommé Gringotenango en raison de l’afflux de visiteurs étrangers. On s’y arrête le temps d’un chocolat chaud, spécialité locale, dans une guinguette qui surplombe le lac.

Bientôt, des vendeuses en huipiles, blouses chamarrées, vous arrachent à vos songes pour proposer toute une gamme de tissus. De l’enclave touristique, on peut emprunter une lancha  (petit bateau) et découvrir des villages plus authentiques comme Santa Cruz la Laguna ou San Lucas Toliman.

Direction Chichicastenango et son fameux marché du dimanche, pas surfait du tout. Tôt le matin, la paisible cité se transforme en ruche bourdonnante explosant de couleurs. Les portefaix ahanent dans les rues en pente ; les femmes installent les cuisines portatives de fabrique de tortillas(galettes de maïs).

le lac Atitlan

Les animaux se mêlent au brouhaha : pintades ou dindons juchés sur les têtes, cochonnets portés dans les bras. Les marchandes de fleurs envahissent les marches conduisant à l’église Santo Tomas qui surplombe les lieux, tandis que les étals se remplissent des produits de l’artisanat local.

Dans un village des alentours, l’atmosphère est embaumée des effluves de copal, un encens naturel. L’heure est à l’ordination d’un prêtre maya.

Une femme procède au sacrifice d’une volaille  tandis que des pétales de fleurs sont déversés sur l’assistance. En contrebas, dans les champs, les « hommes de maïs » détachent des tiges les épis qui fournissent la base de la nourriture. Les paysannes se consacrent, elles, à la récolte des oignons.

Entre splendeurs naturelles et coutumes entretenues, les Hautes terre du Guatemala valent bien le détour.

Yves Hardy

 

Panorama Guatemalteque par EQUINOXIALES