Laponie : du froid au chaud !

La Laponie finlandaise s’épanouit au-delà du cercle Polaire. “Scanditours” nous emmène au cœur de cette terre de lacs gelés et de forêts enneigées, où la nuit se finit en aurore boréale.

Au nord, il y a les Lapons. Et quand ils vont au charbon, il ne fait pas toujours très bon. Ce matin-là, au pays du grand froid, on compte les degrés à l’envers. Et la descente fait froid dans le dos. A 300 kilomètres au-delà du cercle Polaire, le mercure descend parfois largement en dessous des -30°C. Mais il en faudrait plus pour rafraîchir l’ardeur des lapons et des joyeux larrons qui les suivent ce matin jusqu’à des traîneaux.

Un grand gaillard me tend le renne. J’en prends les rênes aussitôt. L’animal me toise de son mètre cinquante au garrot. En attendant que sonne le départ, il fouille nonchalamment le sol gelé pour y grignoter le lichen dont il se nourrit. Le ciel est encore d’un mauve profond quand le renne s’élance. La traction est puissante. L’attraction réjouissante. Le traîneau file sur la neige jusqu’au lac Inari, le troisième plus grand de Finlande. L’eau qui n’est que glace durant tout l’hiver, soit de septembre à mai, dessine un paysage horizontal à l’infini. On prend le temps d’apprécier avant de percer la glace. Un trou suffit pour entamer notre pêche blanche. Sous l’épaisse couche de glace, les poissons attendent de meilleurs jours. Plus vive que les autres, une perche arc-en-ciel se laisse attirer par la lumière et notre appât. Heureusement pour elle, le menu de ce soir a déjà été pêché. Le saumon n’attend plus que d’être grillé.

Il est donc temps de rallier Kakslauttanen. L’heure du sauna a sonné. On trouve là d’ailleurs le plus grand sauna à l’ancienne du monde. Cent personnes peuvent s’y tenir chaud en même temps. D’autres cabanes, aux dimensions plus intimistes, attendent les moins communautaires. A l’intérieur, un feu de bouleau chauffe des pierres. L’ambiance chaleureuse, environ 70°C, stimule la circulation sanguine et accélère la sudation à la condition de se flageller le corps à l’aide d’un bouquet de branches feuillues de bouleau. Une fois fouetté et cuit à point, on sort se jeter dans le lac ou dans la neige. Nouveau coup de fouet…

A kakslauttanen, on passe la nuit dans des chalets traditionnels, en rondins de bois évidemment, ou à l’abri confortables igloos tout en verre. Un verre de salmiakkikossu, l’alcool qu’il vaut mieux écouler qu’épeler, dans une main, dans cette bulle cossue, on admire le Kaamos, la nuit polaire.

Au réveil, les aurores boréales régalent l’assistance. Le ciel se pare de lignes vaporeuses aux teintes vertes et mauves. La journée ne pourrait mieux commencer d’autant plus qu’un copieux petit-déjeuner attend les rêveurs matinaux. Dehors, les chiens jappent d’impatience. Attelé à de frêles traîneaux, les huskies tirent déjà sur leurs harnais. Le musher donne les dernières consignes avant que les pilotes d’un jour ne sautent sur les patins. A peine on lâche les freins, les chiens jaillissent. Mais le traîneau à six chiens manquent un peu de mordant par rapport à celui des rennes des neiges. Les canidés compensent leur manque de puissance par une dynamique de groupe à toutes épreuves. Mieux vaut bien se cramponner pour ne pas décrocher dans les virages.

Après quelques heures de balades, le sauna nous appelle à nouveau. Mieux vaut reprendre des forces avant le dîner de ce soir. Un repas de roi à base de renne pour couronner la fin de ce séjour finnois.

Martine Guibout

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Guides :

- Laponie – Guide Petit Futé

- Finlande – Guide du Routard / Ed. Hachette

- Finlande – Guide Lonely Planet

- Finlande – Guide Petit Futé