Madagascar : Majunga, tout à l’ouest…

Dans le port majeur de la côte nord-ouest de la Grande Ile, on perd aisément ses repères. La cité cosmopolite vous ramène quelques décennies en arrière. Tout comme les excursions alentour, entreprises avec le concours de Mango Dreams.

Dans le brouhaha humain, pousse-pousse, tuk-tuk et taxis 4 L, qui ont entamé une deuxième vie, tentent de se frayer un chemin au milieu d’une foule multicolore : Indo-Pakistanais, Arabes, Comoriens, Sakalavas, Chinois, Français, etc. Sans compter que les femmes brouillent les cartes en recouvrant leur visage d’un masque de beauté. Même tourbillon humain au port aux boutres : là, de vieux rafiots en bois aux teintes pastel assurent toujours le commerce de proximité. De leur ventre, jaillissent une horde de dockers improvisés qui croulent sous le poids de leur charge, des ballots de poissons séchés ou des sacs d’agate blanche pesant la bagatelle de 70 à 80 kilos. Le marché vibrionne lui aussi. Il faut jouer des coudes avant de faire provision de vanille ou rencontrer les brodeuses qui composent à force de patience de véritables bandes dessinées sur leur nappe de table.

On retrouve un peu de sérénité sur le bord de mer, à l’ombre d’un baobab pluri-centenaire de plus de 20 mètres de circonférence. Puis, à une dizaine de kilomètres de piste, à l’hôtel Antsanitia, écolodge au bord de l’océan qui constitue un véritable havre de paix. On achève de s’en persuader le temps d’un massage à l’huile essentielle de mandraravasotra utilisée  en raison de ses propriétés relaxantes. Ainsi rasséréné, nous descendons la rivière Morira en pirogue à balancier. Autour de nous, des poissons-volants virevoltent comme pour saluer notre passage. Halte au village de Ladigy où le temps paraît s’être arrêté. Tandis que quelques femmes râpent le manioc, deux autres profitent des coups de vent pour séparer le riz paddy de la paille, qui contribue à l’alimentation des zébus. Les arbres locaux sont tous valorisés : le kapokier sert à la fabrication de matelas et oreillers ; la fibre du palmier à raphia est utilisée par les artisans locaux qui confectionnent chapeaux, paniers et sets de table ; du fruit du jatropha, surnommé « l’arbre hydrocarbure » on extrait un agro-carburant qui se substitue au fuel.

Le lendemain, un catamaran nous dépose sur une plage aux eaux turquoise dominée par des falaises ocre – le Cirque Rouge – qui émergent de forêts verdoyantes et tutoient de blancs nuages. Pour orchestrer cette étonnante symphonie de couleurs, rien de tel qu’une sérénade à la guitare d’un autre siècle et un fameux barbecue de poissons. Comme quoi, on peut être totalement à l’ouest et connaître un réel enchantement.

Yves Hardy

 

Pratique :

- Y aller :

Avec Air Austral. En Boeing 777, au départ de Paris. Escales à Saint-Denis de la Réunion et Dzaoudzi (Mayotte)  www.air-austral.com

- Y séjourner :

Près de Majunga, l’hôtel Antsanitia : 33 bungalows confortables parsemés dans un site naturel remarquable. Le label  « Green globe »  a été décerné à cet Écolodge.  Le restaurant de l’hôtel est tenu avec brio, par le chef malgache Franklin –  www.antsanitia.com

- Circuits :

Avec l’hôtel ou le T.O. Mango Dreams   www.mango-dreams.fr

- Guides :

- Madagascar / L’Encyclopédie du Voyage – éditions Gallimard

- Madagascar / guide Petit Futé