Ma cabane en Ontario

Réputé pour ses immenses forêts, ses nombreux lacs et rivières, l’Ontario offre un vrai bol d’air lors d’un voyage au Canada. Grâce à Comptoir des Voyages,nous avons décidé d’aller vérifier sur place : nous n’avons pas été déçus !

Plutôt que de “magasiner” à Toronto la cosmopolite ou de jouer des coudes dans la foule qui se presse face aux chutes du Niagara, j’ai choisi les joies du grand air.

Sans regret aucun, car la province canadienne, voisine du Québec, est un exceptionnel sanctuaire naturel. Le mot “Ontario” ne signifie-t-il pas en langue huronne – l’un des peuples autochtones – “la terre aux eaux scintillantes”, sans doute par référence aux 500 000 lacs que compte la province ?

Le temps d’admirer les érables et les chênes rouges qui – à l’automne – incendient la végétation des feuillus de leurs couleurs chatoyantes, du vert tendre au rouge vif, et l’on rejoint en ferry l’île Manitoulin puis, au fin fond de la baie géorgienne, le paisible village de Killarney. Dépaysement garanti, calme divin et coup de coeur assuré à tous les adeptes d’un environnement authentique.

Au gré d’une randonnée, d’une balade en bateau ou en kayak apparaissent de jolis chalets en bois blottis au fond d’une crique cernée de conifères. Des biches déambulent nonchalamment dans ce petit bout de paradis. Non loin, des profils indiens sculptés par les vents dans d’imposants rochers se découpent sur l’azur. On communie d’un seul coup avec les ancêtres et les paysages.
A la chasse au caribou dont les trophées ornent traditionnellement les murs des maisons, on peut préférer les plaisirs de la pêche au lancer. Truites, brochets et saumons abondent dans les eaux bleutées des rivières qui se jettent dans la baie.

Après plusieurs essais infructueux, la ligne enfin se tend très fort. Notre guide nous aide à mouliner et à remonter une belle prise, un black bass de quatre livres. Il sera cuisiné le soir au lodge : un régal.

Huron, huron, petit patapon

Pour ménager un retour en douceur à la civilisation, passage recommandé par les “grottes scéniques” de Collingwoood, refuge d’antan des Hurons. Dans cette forteresse rocheuse, ils se protégeaient de leurs ennemis, les Iroquois notamment.Ils les affrontaient à coups de flèches propulsant des boules d’orties enflammées dégageant des vapeurs toxiques. Des précurseurs de la guerre chimique, ces emplumés que l’on prenait pour les premiers écolos !
On se remet de cette rude révélation autour d’un revigorant verre de cidre de glace.

La région est en effet le royaume de la Mac intosh : ici, une variété de pomme et non d’ordinateur.

Elle est récoltée avec précaution par des ouvriers agricoles jamaïcains.

Pour concocter le délicat breuvage glacé, il faut d’abord attendre que la température soit tombée à – 8° pendant trois jours consécutifs – en hiver ici, une simple formalité – afin que le fruit soit “frozen to the core”, gelé jusqu’au trognon. Le gage d’un alcool réussi.

Au terme d’un tel stage nature, c’est le coeur chaud et léger et l’esprit pas du tout gelé, que l’on quitte la route des vergers et ce morceau de Canada à croquer.

Yves Hardy