Minorque, les Baléares au naturel

Discrète petite sœur de Majorque, Minorque a ce petit côté sauvage qui fait le charme des îles préservées. Naturelle et authentique, elle demeure une des perles de la Méditerranée. Que l’on ne s’y trompe pas, Minorque est une destination majeure. A l’abri de l’agitation qui anime sa grande voisine, Majorque, l’île de feu comme l’appelait les Phéniciens présente un tout autre visage des Baléares. Préservée d’un tourisme trop massif, Minorque a conservé son aspect sauvage. La nature y règne sans partage. L’Unesco l’a d’ailleurs classé réserve mondiale de la biosphère.

Longue d’à peine 50 kilomètres et large d’une petite vingtaine, l’île multiplie pourtant les paysages. A l’ouest et à l’est, deux grandes plaines laissent le regard s’échapper vers l’horizon. Au centre, le mont Toro capte toute l’attention. Haut de 357 mètres, il domine vallées et gorges verdoyantes. Le vent domine au Nord. Il crée ses propres paysages en courbant les pins et en arasant les collines. La terre y est noire, souvent recouverte de cultures au vert prononcé. Dans le sud, les sols calcaires reprennent le dessus dans des plaines sèches où les oliviers sauvages surgissent des rochers. Et au milieu coulent des torrents, traversant l’île pour se jeter dans la mer depuis les côtes méridionales.

L’idéal reste de découvrir toutes ces richesses naturelles en empruntant l’un des nombreux sentiers de l’île. A pied, à vélo ou à cheval, ils entraînent de surprises en découvertes. L’un d’eux, le Cami de Cavalls, réalise une boucle complète de l’île le long du littoral. Cet ancien sentier militaire achevé au XVIIIème siècle reliait en 184 kilomètres toutes les tours défensives de l’île. Ouvert à tous, il permet aujourd’hui de découvrir l’intégralité de la côte où fleurissent plages extraordinaires, villages authentiques et criques désertes.

Au Nord, les plages se méritent. Difficiles d’accès, elles figurent également parmi les plus sauvages. L’une d’elle, des plus isolées, joue même les curiosités géologique avec son sable presque rouge… Au sud, les plages s’offrent facilement à tous. Moins intimistes, elles compensent en se faisant des plus photogéniques. Sable blanc et eaux translucides sont au rendez-vous. Le Cami de Cavalls se révèle aussi fort en ports, dont certains aux beaux forts. Cinq édifices militaires surveillent encore la mer et les promeneurs qui passent à leurs pieds.

Mais cette belle boucle ne fait finalement pas le tour de l’île. Pour ne rien en rater, il faut s’enfoncer dans les terres. On emprunte alors de jolis sentiers très souvent encadrés de murets en pierre sèche, véritables trésors de l’île. Edifiés à partir du XIVème siècle, ces murets protègent les cultures de la tramintana mais aussi les sols de l’érosion. Ce maillage exceptionnel coure sur près de … 70 000 kilomètres !

Champs et fermes égaient le paysage. Les vaches et les brebis paissent tranquillement. De temps en temps, un village marque le passage. L’atmosphère y est tranquille et authentique. Il ne faut jamais hésiter à s’y arrêter ne serait-ce que pour découvrir les spécialités locales.

Héritière des différentes cultures qui se sont croisées sur l’île, la gastronomie minorquine ne manque ni de richesses ni d’imagination. Elle utilise les produits du coin, des fromages au vin, en passant par le miel et les produits dérivés de l’amandier, sans oublier, bien sûr, toutes les richesses de la mer. L’île où fut inventée la mayonnaise propose ainsi au menu la langouste en sauce, la seiche au four et, pour faire glisser le tout, une “ensaimada”, une pâtisserie en forme de spirale. Je vous amène la carte de l’île ?

Jean-Paul Calvet

 

 

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Guides :

- Minorque / Guide Petit Futé

- Minorque en quelques jours / Editions Lonely Planet

- Baléares week-end / Guide Vert Michelin