Holi, pour en voir de toutes les couleurs

Les 23 et 24 mars prochain, l’Inde fête Holi. Tout le pays va entrer dans une frénésie de couleurs pour célébrer la fin de l’hiver. Espace Mandarin vous y emmène.

Holi day, Holi day ! L’avion descend du ciel et sous l’ombre de son aile, une ville passe. Et quelle cité ! Centre économique de l’Inde du Nord, Delhi s’étend à perte de vue. 17 millions d’Indiens arpentent ses rues. Comme partout ailleurs en Inde, à l’approche de l’équinoxe de printemps, tous commencent à frémir. Les yeux rivés sur l’astre nocturne, ils espèrent voir se lever la pleine lune du mois de Phalguna. Ils attendent Holi, la fameuse fête des couleurs.

Elle dure deux jours. Traditionnellement, on allume un feu au premier soir en souvenir de la crémation de Holika la démone par Vishnu. Mais le deuxième jour est encore plus attendu. Les Indiens s’habillent en blanc avant de sortir de chez eux. Les rues se retrouvent vite blanches de monde avant de prendre bien d’autres couleurs. Tout le monde, sans distinction d’origine, de religion ou d’âge, se jette de la poudre colorée et se peint tout entier avec. Chaque pigment célèbre à sa façon le passage de l’hiver au printemps : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour.

L’Inde s’irise et ses cités sont plus colorées que jamais. Dans le désert du Thar, les poudres colorées rivalisent avec les fresques des havelis. A Mandawa notamment, ces anciennes demeures construites par de riches Indiens possèdent des murs peints de fresques lumineuses relatant des scènes religieuses comme de la vie quotidienne.

La couleur est encore à la fête à Jodhpur, la cité bleue. La plupart des maisons de cette cité édifiée au XVème siècle s’ornent d’indigo, la couleur des brahmanes. A Jaipur, on passe au rose. Le Palais des Vents, merveille de l’architecture rajput, s’en pare totalement. La façade -de cinq étages- de ce palais s’orne de centaines de fenêtres et de balcons, construits de façon à permettre aux femmes du harem royal de voir à l’extérieur sans être vues en retour.

Agra, en Uttar Pradesh, mise sur deux couleurs, le blanc pour l’amour et le rouge pour la guerre. Les murailles en grès rouge du plus grand des forts indiens défendent la ville depuis des siècles. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le fort d’Agra doit néanmoins partager l’affiche avec une autre star architecturale locale, le Taj Mahal. La pureté en marbre blanc de ce monument élevé à la force de l’amour – et des bras de quelques milliers d’ouvriers – conclura ce voyage en (technicol)or.

Sébastien Dieulle